Claire Samson veut faire de la francisation une priorité nationale
LANGUE. La députée d’Iberville, Claire Samson, milite pour la francisation obligatoire de tous les immigrants. Dans son rapport Une langue commune à tous et pour tous dévoilé le 10 novembre, elle propose différentes mesures pour améliorer la francisation
Au cours de ses recherches, la députée de la Coalition avenir Québec (CAQ) a constaté que la responsabilité d’intégration est diffuse sous plusieurs ministères.
«Ce n’est pas coordonné et les efforts sont éparpillés. Il n’y a pas d’imputabilité dans un ministère pour s’assurer que la francisation soit efficace», regrette-t-elle.
Pour remédier à cette situation, elle suggère de rebaptiser le ministère de l’Immigration de la Diversité et de l’Inclusion pour le ministère de l’Immigration et de la Francisation. Elle souhaiterait que l’Office de la langue française soit sous sa responsabilité.
Elle aimerait également créer un poste de commissaire à la langue française relevant de l’Assemblée nationale, qui présenterait des recommandations pour assurer le statut du français comme langue commune au Québec.
Pas d’âge pour apprendre
«Environ 200 000 néo-Québécois ne peuvent tenir aujourd’hui une conversation soutenue dans notre langue commune, trace-t-elle dans son rapport. La première génération d’immigrés se qualifie elle-même de génération sacrifiée, car il n’y a pas ce qu’il faut en place pour une francisation adéquate.»
Si l’intégration est plus facile pour les jeunes grâce à l’école, les adultes ne doivent pas être négligés, selon Claire Samson.
La députée caquiste propose donc des cours dans les milieux de travail du Montréal métropolitain. Mme Samson concentre ses énergies dans les régions où le besoin est présent, voulant éviter un fardeau inutile aux régions.
Elle souhaiterait aussi verser une allocation de 200$ par semaine aux immigrants qui poursuivent leur francisation. Il s’agit d’une augmentation de 80$ par rapport à l’allocation en vigueur.
«Les nouveaux arrivants sont souvent très scolarisés, plus que la moyenne des Québécois. Ils ont seulement besoin d’un appui pour utiliser le français dans leur secteur professionnel», ajoute la députée.
Mieux gérer
La CAQ désire diminuer de 20% le seuil d’immigration actuellement en vigueur au Québec, le faisant passer de 50 000 à 40 000 immigrants, tout en conservant le budget présentement alloué à leur accueil.
Dans son rapport, Mme Samson va plus loin, proposant de bonifier ce budget de 175 M$.
«Prenons une pause pour s’assurer de bien faire les choses. Ramenons le nombre à 40 000 et mettons à niveau le financement nécessaire pour les différents organismes. Nous pourrons ensuite penser élever le seuil d’accueil», explique-t-elle.
Le Mouvement Québec français (MQF) félicite le travail de consultation mené par la députée et se réjouit de partager les propositions présentées dans le rapport.
«Il est extrêmement rare que le MQF fasse une critique aussi positive d’une proposition globale d’un parti politique parce que son organisation est non-partisane», mentionne le directeur général Éric Bouchard, par le biais d’un communiqué.