Des citoyens de la rue Daigneault inquiets de la vitesse

Un groupe de citoyens résidants de la rue Daigneault, à Chambly, s’inquiètent de la vitesse de circulation du trafic automobile dans leur rue. Ils demandent à la Ville d’ajouter des dos d’âne pour ralentir les voitures.
Lorsque Josée Gagnon a acheté sa maison, en mai 2015, elle avait soigneusement choisi sa nouvelle demeure, mais elle a oublié de noter un élément : la circulation importante sur sa rue.
« Je n’ai vraiment pas pensé à ça. Je voyais des gens qui promenaient leurs chiens, des petites familles, un coin résidentiel. Je me disais que ça allait être paisible. J’étais loin de me douter que les autos allaient rouler à toute allure », raconte-t-elle.
La rue Daigneault est un des deux seuls accès routiers aux îles Demers et aux Lièvres, à Carignan, à partir de la route 112. La vitesse de circulation est de maximum 40 km/h.
« Lorsque l’autobus de ma petite de six ans arrive, il y a souvent trois voitures ou plus derrière. Après avoir tourné à gauche sur la rue Joseph-Bresse, les voitures accélèrent comme si c’était une piste de course », témoigne François Isabel, résidant sur cette rue.
Ils affirment avoir parlé de cette problématique avec leur conseiller d’arrondissement à plusieurs reprises.
« On a alerté notre ancien conseiller, Marc Bouthillier, lorsqu’il était au pouvoir. J’ai joint la ville, mais on m’a fait comprendre que les dos d’âne, ça ne les intéressait pas. On en a parlé au nouveau, Mario Lambert, lorsqu’il faisait son porte-à-porte pendant la campagne électorale », fait remarquer Mme Gagnon.
« J’ai envoyé une lettre par courriel directement au maire où je mentionnais le problème de vitesse, mais je n’ai pas vraiment eu de réponse. Je me demande si ça va prendre un accident mortel pour que cette mesure soit adoptée », ajoute M. Isabel.
Les plaintes de ces citoyens ne datent pas d’hier. Un accident à haute vitesse en novembre 2015 avait fait bouger les choses.
Chambly avait alors adopté plusieurs mesures pour faire ralentir les conducteurs.
L’été dernier, la Ville a ajouté une piste cyclable sur la chaussée balisée par des bollards.
« Il y a eu des mesures pour s’assurer qu’on fait de l’échantillonnage avec des systèmes de mesure pour la vitesse et la densité de circulation. Il y a eu une diminution de la vitesse depuis l’installation de la piste cyclable, déjà-là il y a un effet positif. On a installé des bollards pour créer un obstacle et réduire la vitesse aussi. À partir de là, il faut que ça retourne au comité de la circulation », rappelle Jean Roy, maire suppléant.

Plaintes

La Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent (RIPRSL) a enregistré sept plaintes pour la vitesse dans les 12 derniers mois.
Celles-ci ont mené à des opérations radar où environ 23 constats ont été donnés aux automobilistes et un panneau d’affichage de vitesse a été temporairement placé dans la rue pendant deux semaines
Ce panneau avait pour but de sensibiliser les conducteurs à la vitesse.
« On peut faire des opérations, mais on ne peut pas être là 24 h sur 24, sept jours sur sept. C’est aux municipalités d’adopter des mesures pour faire diminuer la vitesse », explique l’agent Luc Roberge de la RIPRSL.
De son côté, la Ville n’a reçu qu’une plainte dans les sept derniers mois demandant que des dos d’âne soient installés. Cette requête sera étudiée par le comité de circulation.

Accident

L’accident de 2015 avait fait les manchettes alors que selon certains, la voiture roulait à quelque 120 km/h.
Julien Charest de Mont-Saint-Hilaire, avait percuté violemment trois véhicules stationnés devant le 101 de la rue Daigneault.
Le jeune homme de 19 ans et deux mineurs étaient à bord du véhicule. L’alcool n’était pas en cause.
Heureusement, personne n’a été blessé, même si le véhicule de luxe avait fait plusieurs tonneaux.