Chronique histoire : la conserverie de Chambly
Au cœur de l’été, nombreux se rappelleront cet important employeur de la région qui a offert un travail saisonnier à des générations de Chamblyens : la conserverie de Chambly. Près de 90 % des haricots en boîte consommés au Canada y étaient traités, l’usine employait entre 300 et 400 personnes selon les années et les saisons.
En 1916, Alfred Simard installe une conserverie le long du canal de Chambly. Pour la mise en conserve, il achète la production des cultivateurs des environs, notamment des haricots, les terres de la région étaient réputées pour la qualité de cette culture. L’usine aura plusieurs propriétaires, la Conserverie canadienne en 1934, Del Monte en 1958, puis Nabisco en 1984. À l’époque de la Conserverie canadienne, l’usine de Chambly produisait plusieurs variétés de légumes en boîte.
Les dernières années, on pouvait traiter 15 tonnes de haricots à l’heure, 300 tonnes par jour. À leur arrivée à l’usine, les haricots faisaient l’objet d’un premier tri : on les » dégrappait « , puis on retirait les tiges. Une première inspection manuelle, puis les haricots étaient calibrés : petit pour le haricot entier, moyen pour le haricot coupé et gros pour le haricot coupé à la française. Un robot procédait à la deuxième inspection. Suivaient la coupe, le blanchiment et… une troisième inspection avant la mise en conserve. Les boîtes étaient codées et mises dans un immense cuiseur rempli d’eau pouvant contenir 10 000 boîtes pour la stérilisation. Il se passait moins de 10 heures du champ à l’usine.
La » cannerie » a été fermée en 2006 par son dernier propriétaire, le géant alimentaire Can Gro. Ses archives ont été déposées à la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Le Pôle culturel de Chambly occupe aujourd’hui le site, mais rien ne commémore l’histoire de cette usine centenaire, aujourd’hui disparue du paysage.