Chronique histoire – Il y a 357 ans, un 15 octobre
En 1665, le roi de France dépêche au Canada le régiment de Carignan, commandé par Henri de Chastelard de Salières, pour » pacifier » les Iroquois qui menacent la survie de la colonie.
Ce dernier raconte :
» Le 2 septembre, je fus commandé (…) pour aller faire un fort (…) sans charpentier ny aucun autre ouvrier pour m’ayder et fort peu d’outils (…). «
Le premier octobre, je suis arrivé [à l’emplacement choisi] avec sept compagnies (…) dont une bonne partie estoient malades de flux de ventre causés par les grandes pluyes, froid, et pour estre mal vestus, nud pieds, et pour n’avoir pas des marmites pour faire cuire leur lard et faire un peu de potage.
Le 2 octobre nous (…) commencasmes d’abattre tous les gros et grands arbres qui occupoient le terrain (…).
Le 12 je commençay de faire planter les palissades du fort.
Le 15 toutes les palissades furent plantées tout autour du fort » .
Ce poste (situé sur l’île Fryer) est nommé Sainte-Thérèse dont la fête liturgique correspond à cette date.
Ces jeunes militaires n’étaient pas au bout de leurs peines.
Une première expédition réunissant des soldats et des « Français du pays » a lieu en hiver. Dépourvus de tout pour faire face à la rigueur du froid, c’est un échec. Une seconde expédition est organisée l’automne suivant. Cette fois, ils attendent les guides amérindiens et parviennent à détruire des villages agniers (Mohawks). Inquiets de se voir envahis à leur tour, les Iroquois concluent la paix en 1667.
La colonie pourra enfin respirer pendant plus d’une quinzaine d’années.
Notes : Pour commémorer l’emplacement du fort Sainte-Thérèse, la Ville de Carignan a procédé, en 2015, à une reconstitution volumétrique et partielle de l’entrée, près de la piste cyclable sur l’île Fryer. Malheureusement, l’accès aux différents endroits où ont eu lieu des fouilles archéologiques entre 2008 et 2010 sont inaccessibles, faute d’entretien.
Les extraits entre guillemets sont la transcription originale du Mémoire de Mr de Salières.