Changer d’école: une famille reste sur son appétit

Mordue de patinage artistique, Justine Frappier espérait commencer la prochaine année scolaire à l’école Saint-Lucien à Saint-Jean-sur-Richelieu, où un programme de sport-études est offert aux élèves. Malgré ses espoirs, l’élève de 10 ans devra retourn

« L’école n’est pas toujours facile pour ma fille. Le patinage artistique motive énormément cette enfant à mettre de l’effort dans le volet académique de sa vie. Le sport est bénéfique pour ma famille », a lancé la maman de Justine, Mylène Le Saux.

Elle-même enseignante, Mme Le Saux est à même de constater les bienfaits de l’exercice physique pour faciliter la réussite scolaire.

Fausse joie

Il y a près d’un mois, Mme Le Saux reçoit une réponse favorable par téléphone à sa demande de dérogation territoriale de la Commission scolaire des Patriotes (CSP) pour se rendre dans une école de la Commission scolaire des Hautes-Rivières.

« Ma fille a pleuré de joie ! Elle était tellement contente », s’est souvenue la mère de Justine.

Quelques semaines plus tard, elle est surprise de recevoir une lettre qui refuse toutefois cette demande.

« Ce qui me fâche, c’est qu’on joue avec les émotions des enfants », s’est désolée Mme Le Saux.

Sans pouvoir commenter ce changement de décision, la porte-parole de la CSP, Lyne Arcand, a tout de même pu expliquer ce refus par le fait que le programme de sport-études n’est pas reconnu au primaire par le ministère de l’Éducation.

« Les demandes extraterritoriales sont acceptées lorsque le programme est reconnu par le Ministère et que nous ne l’offrons pas sur notre territoire », a-t-elle précisé.

Jusqu’à Québec

La maman de la patineuse, qui s’entraîne au complexe Isatis sport à Chambly, a écrit au ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, afin qu’il intervienne dans le dossier. Au moment de mettre sous presse, elle n’avait toujours pas eu de retour de son cabinet.

 Le député de Chambly, Jean-François Roberge, a déposé le 15 juin un projet de loi pour donner aux parents plus de liberté afin qu’ils puissent choisir l’école de leurs enfants.

Il a soulevé l’exemple de Justine, qui souhaitait s’inscrire à l’école Saint-Lucien, qui est plus adaptée à son profil.

« Plusieurs commissions scolaires continuent de prendre en otage les enfants en les empêchant de sortir de leur territoire », a reproché le caquiste.

Selon le député, quelques familles vivent quant à eux des menaces de séparation des frères et sœur dans les commissions scolaires.

« On empêche des parents d’inscrire leurs enfants pour des raisons qu’ils s’expliquent mal, même si des places sont disponibles », a ajouté M. Roberge.

La  Coalition Avenir Québec (CAQ) propose ainsi un projet de loi qui vise à faire fi des territoires des commissions scolaires, s’il y a de la place dans l’école choisie et que les parents sont prêts à assumer le transport.

Une pétition a d’ailleurs été mise en ligne pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il adopte ce projet de loi.

Questionnée au sujet du projet de loi du député Jean-François Roberge, la présidente de la CSP a préféré ne pas commenter le sujet.

Renseignements : www.monecolemonchoix.com