Président du CA du Manoir Ronald McDonald

Chambly : une ressource face à la maladie pour ces familles

Le Chamblyen Pierre-Charles Tardif est le président du conseil d’administration (CA) du Manoir Ronald McDonald de Montréal. Le lieu soutient les familles comptant un enfant affligé par la maladie. 

Depuis trois ans, c’est Pierre-Charles Tardif, propriétaire d’une franchise McDonald’s à Chambly, qui est le président du CA du Manoir Ronald McDonald de Montréal.

Dans la métropole, le Manoir est installé sur le terrain du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine. Il y est principalement jumelé. Le lieu propose du soutien aux familles ayant un enfant malade en leur offrant un hébergement à proximité des soins médicaux nécessaires. « On connaît tous quelqu’un qui est passé par là », remarque M. Tardif.

L’homme explique son engagement en indiquant souhaiter donner du temps à la communauté. Initialement, avec ses équipes, il y a organisé des soupers communautaires sur une base trimestrielle. Ce sont les familles qui y résident à ce moment qui peuvent en bénéficier. « Sur place, quand on vit l’impact réel sur les familles, c’est là que ça donne le goût de s’investir davantage », observe Pierre-Charles Tardif. 

Côtoyer les familles

D’un poste au CA, il en est donc devenu le président. S’il n’a pas de bureau physiquement sur place, cela ne l’empêche pas d’y aller cycliquement afin de rencontrer les familles qui habitent temporairement le lieu. « Je veux voir ce que l’on peut améliorer, ce qu’elles apprécient, parler avec l’équipe, etc. », dit-il. Côtoyer ces familles implique des moments parfois chargés en émotions. « On n’est jamais suffisamment préparé pour vivre ces moments-là », convient M. Tardif.

Le temps d’occupation varie d’une famille à l’autre, selon le besoin. « Il arrive des histoires exceptionnelles, mais il y a aussi des histoires qui finissent plus difficilement. On est appelés à côtoyer des histoires humaines », confie le président du CA. Il met l’accent sur le volet lumineux de l’expérience.

Taux d’occupation complet

Trente-six employés, temps plein et temps partiel, gravitent autour du Manoir. Pierre-Charles Tardif nuance que les soins de santé n’y sont pas offerts. Au besoin, l’enfant retourne vers le CHU pour les soins et le suivi. Au Manoir, cinquante chambres d’hôtes avec salle de bain sont accessibles. Il y a aussi une salle familiale à l’intérieur du CHU Sainte-Justine. Il s’agit d’un lieu de répit dans une journée de traitement, mais il n’offre pas l’espace pour dormir.

Une buanderie familiale à chaque étage dans l’aire des chambres, incluant tous les produits pour la lessive, est à la disposition des usagers. Pierre-Charles Tardif mentionne que le taux d’hébergement est à pleine capacité. Il arrive que des familles quittent la fin de semaine pour retourner dans leur demeure et y retrouver un semblant de vie normale, avant de revenir au Manoir le dimanche soir. 

La gestion de la liste d’attente est l’un des principaux enjeux. « C’est dur de dire non à une famille, de dire que nous sommes complets, mais on a une capacité limitée. Chaque famille qui fait une demande se trouve en position de vulnérabilité », indique M. Tardif. Il soutient que dans ce cas, l’équipe tente de trouver d’autres ressources aux familles. Une contribution « symbolique » de 10 $ par nuit est demandée aux usagers.

Charge mentale en moins

Bien que le service d’hébergement demeure le principal attrait, Pierre-Charles Tardif met en lumière le développement de l’offre. Deux cuisines entièrement équipées occupent déjà le lieu. Toutefois, une brigade culinaire, chef, assistants et bénévoles, s’ajoute à l’équipe et cuisine sur place. Trois repas y sont quotidiennement offerts. « Quand les familles arrivent, elles n’ont plus besoin de penser à l’épicerie ou à cuisinier les repas. Quand tu reviens et que tu as peut-être eu de mauvaises nouvelles en lien avec ton enfant malade, c’est une charge mentale de moins », nous fait part M. Tardif.

Un Manoir Ronald McDonald de 32 chambres existe aussi à Québec. S’il « avait à rêver », Pierre-Charles Tardif souhaiterait voir pousser le même modèle près d’autres centres hospitaliers offrant des services pédiatriques. Il affirme que Sherbrooke ou Gatineau pourraient être des options pertinentes.