Chambly : trop tôt pour se prononcer sur le Café-Théâtre
Le Café-Théâtre de Chambly (CTC) a annoncé qu’il suspendait temporairement ses activités, alors qu’une infiltration d’eau s’est manifestée.
La réalité a dépassé la fiction. En pleine représentation de Vague de fond, une pièce dont l’action, submergée, se déroule au fond du fleuve, le toit du CTC s’est mis à couler en arrière-scène.
Jean-Alexandre Côté, directeur artistique et membre fondateur du CTC, a donc fait une demande de service auprès de la Ville. Après avoir inspecté ce qui était l’ancienne caserne de pompiers et l’hôtel de ville du village de Chambly-Canton, la Ville a procédé à une fermeture préventive en raison d’un problème d’infiltration d’eau par la structure du bâtiment « pour des raisons de sécurité. C’est déstabilisant parce que l’on est en pleine représentation, mais on n’a pas le choix. On ne veut pas mettre la clientèle à risque », estime M. Côté.
Pour les quatre comédiens de Vague de fond, c’est une fin abrupte alors que les représentations prévues les 23 et 24 mai ont dû être annulées. Au moment d’écrire ces lignes, le CTC soutenait que les détenteurs de billets seraient contactés « sous peu » pour discuter des modalités de remboursement.
Un autre bâtiment ancien
En ce qui a trait à l’ancienne caserne de pompiers et l’hôtel de ville du village de Chambly-Canton, la Ville affirme qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur les mesures qui seront prises pour ce bâtiment. Une évaluation en bonne et due forme des travaux à effectuer devra être réalisée afin de pouvoir identifier, planifier et projeter les interventions nécessaires. La Ville informera la population à ce propos lorsqu’elle aura davantage d’informations à diffuser.
L’antre du CTC s’ajoute aux travaux importants récemment concrétisés ou à réaliser sur des infrastructures municipales. La piscine extérieure, la plomberie du centre sportif Robert-Lebel, le centre nautique Gervais-Désourdy, l’hôtel de ville et l’édifice Joseph-Ostiguy s’inscrivent à ce lot. « Nous avons su démontrer, par le biais de l’ensemble des travaux effectués au cours des dernières années sur nombre de bâtiments municipaux, que nous tenons et valorisons notre patrimoine bâti et nous prendrons les meilleures décisions en ce sens », considère Chambly.
Relocalisation du théâtre
Le CTC ne met pas fin à ses activités, qu’il reprendra en temps et lieu. Il déménagera ses pénates dès que possible. Jean-Alexandre Côté soutient avoir été mis en contact avec des propriétaires de locaux. L’organisme demeure enclin à recevoir les suggestions des citoyens ou des entreprises pour faire valoir les locaux où il pourrait potentiellement s’établir. « On se revire sur un dix cennes pour trouver un autre local et poursuivre nos activités », dit-il. Cela faisait 26 ans que le CTC occupait ce bâtiment. « On a beaucoup de beaux souvenirs ici. On a un petit deuil à faire », exprime M. Côté, qui se dit optimiste malgré le contexte. Le prix et la dimension du nouveau lieu d’accueil sont les enjeux principaux quant au choix. Le CTC bénéficiait d’un taux préférentiel pour occuper l’édifice. En 2024, un bail de trois ans a été signé avec le CTC et entériné par le conseil municipal. Le montant du loyer était fixé à 1596,51 $ par mois. Considérant la situation actuelle, les deux partis ont convenu d’arrêter les paiements.
Plusieurs requêtes
Au fil du temps, le CTC a effectué plusieurs requêtes pour diverses raisons auprès de la Ville. Chambly mentionne que les demandes formulées par le CTC en lien avec le bâtiment qu’il occupait jusqu’à tout récemment ont toujours été traitées avec « diligence » par la Municipalité. « Lorsque nécessaire, nous n’avons pas hésité à recourir à des sous-traitants et à faire apporter les correctifs nécessaires », précise la Ville.
Historique du CTC
La salle de spectacles du Café-Théâtre, située dans le bâtiment patrimonial, possède une capacité de 80 spectateurs. Celle-ci est aménagée de manière à faire place à une ambiance intime de style cabaret, avec des tables dans la salle. Un bar à l’entrée de l’établissement offre la possibilité au public de prendre un verre tout en assistant à la pièce de théâtre. En 1988, quelques comédiens chamblyens décident de se réunir pour monter une pièce qu’ils présenteront pendant un mois dans la salle de l’ancienne Farandole du Vieux Fort. Le caractère éphémère du projet se transforme rapidement en quelque chose qui a vocation à évoluer dans le temps. La formule « café-théâtre » finit par s’imposer. C’est ainsi que le petit groupe de comédiens trouve le moyen de promouvoir le théâtre à Chambly en misant sur l’accessibilité et la participation de tous les intéressés.
En 1989, Jean-Alexandre Côté, alors âgé de 17 ans, rejoint le groupe de comédiens fondateurs du Café-Théâtre sous l’invitation de son professeur d’option-théâtre, Michel Paquin. En 2000, le Café-Théâtre s’établit officiellement dans le local qu’on lui connaît. Aujourd’hui, après plus de 35 ans, le CTC réitère sa mission de « rendre le théâtre accessible à tous, peu importe leur profession, leur âge ou leur type de talent ».