Chambly : sur un protocole de recherche pour survivre

La Chamblyenne Nathalie Gélinas se bat contre un cancer rare auquel il n’existe pas encore de traitement.

Nathalie Gélinas a reçu un diagnostic de cancer colorectal de type TNE (tumeur neuroendocrine) en mai 2022. C’est une forme de cancer qui n’est que peu connue, si bien qu’il n’existe pas de traitement. Une fois en état de métastases, il n’est n’y opérable, n’y guérissable. La femme de 51 ans a des métastases aux os du bassin, aux hanches, aux côtes, à certaines vertèbres de la colonne ainsi qu’au foi.

Son pronostic de vie est de deux à cinq ans sans aucun traitement et de plus ou moins dix ans si un traitement voit le jour. Elle participe à un protocole de recherche qui lui permet « d’acheter » du temps en ayant des injections tous les 28 jours. « J’ai déjà trois ans de maladie de fait. Chaque anniversaire de diagnostic est une mini-victoire en soi, mais ô combien une source d’inquiétude aussi », confie Mme Gélinas. La Chamblyenne « vit sur du temps emprunté », comme elle le dit si bien. « Voir le temps s’écouler ainsi fait parfois peur, mais je ne m’arrête pas à ces pensées qui pourraient facilement détruire mon mental », convient-elle.

Un premier essai négatif

Nathalie Gélinas a découvert ce protocole de recherche grâce à l’oncologue qui la suit. Elle avait déjà vécu un premier traitement expérimental auparavant. Elle subissait alors trois injections quotidiennes, pendant 31 jours. « Le résultat a été que toutes mes tumeurs et métastases avaient doublé. J’étais un peu découragée », exprime-t-elle au journal. 

L’injection qu’elle reçoit désormais tous les 28 jours coûte 2 600 $. Bien qu’elle ne travaille plus, les assurances liées à son métier en couvrent une partie. Le protocole de recherche contribue pour le reste. Sans quoi elle soutient que ce « traitement spécifique » ne serait pas soutenu par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Depuis un an et demi, elle mise sur cette solution, qui ralentirait la progression de ses métastases. « J’aurai cette injection le reste de mes jours. C’est ce qui me maintient en vie. Sans elle, je ne ferais probablement pas mes cinq ans. Pour l’instant, c’est stable. Pour combien de temps? Personne ne le sait », laisse entendre Mme Gélinas. 

Ce processus, elle le traverse notamment avec son fils, qui, en bon « metteur en scène », l’aide à préparer des vidéos pour faire connaître la cause. Elle les publie ensuite sur ses plateformes sous le titre de Nat au combat. Elle utilise l’humour pour désamorcer un contexte qui rend une part de la population mal à l’aise. 

Des dons pour la recherche

Dotée d’une mission, Nathalie Gélinas se décrit comme une personne positive dans la vie de tous les jours. À travers des journées « plus difficiles », elle dégage une énergie teintée de résilience. Très active dans le passé, elle apprend à vivre avec ce mode de vie qui lui est imposé. « C’est pas ça qui va m’écraser et me faire taire. Je veux avancer, je veux qu’il y ait des traitements. Je m’accroche à l’espoir », affirme-t-elle.

Elle ignore si c’est elle ou ceux qui la suivront qui bénéficieront, un jour, dudit traitement. « C’est important de croire en la science et en la recherche. J’y contribue à ma façon en m’impliquant pour la marche contre le cancer et en sensibilisant les gens autour de moi que non, ça n’arrive pas qu’aux autres », exprime la quinquagénaire. 

Elle est impliquée dans le Relais pour la vie depuis plusieurs années. C’est toutefois sa première année à titre de membre du comité. « Vous comprenez pourquoi amasser des fonds pour la recherche, c’est important. Dans mon cas, ma vie en dépend », cible la combattante.

Rendez-vous le 7 juin

La 22^e édition du Relais pour la vie de Chambly se déroulera le 7 juin prochain, au Centre sportif Robert-Lebel. La thématique, cette fois, englobe les années entre 1990 et 2000. Micheline Potvin, responsable des communications de l’événement, estime avoir amassé pour l’instant 54 000 $ de dons sur un objectif de 120 000 $. Vingt-deux équipes sont actuellement inscrites, pour 111 participants. Les participants d’espoir se chiffrent, quant à eux, à 40. La femme, qui a vaincu la maladie plus tôt dans sa vie, attend encore des inscriptions supplémentaires. Les visiteurs peuvent arriver dès 16 h. Le souper débutera à 17 h. Le Relais sera lancé vers 19 h. Les participants marcheront toute la nuit, à tour de rôle, à travers les fameux luminaires. 

Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, a récemment reçu un diagnostic de cancer du sein. En soutien, ses proches et les élus de la Ville ont assemblé une équipe pour l’événement.