Chambly : sauver une vie par instinct

Sébastien Beaudoin-Guimond a pratiqué un massage cardiaque sur un homme inconscient le long du boulevard De Périgny mardi dernier. Son geste a sauvé la vie de la victime.

C’était un mardi matin normal pour Sébastien Beaudoin-Guimond, employé col bleu à la Ville de Richelieu. « Je réparais un camion et, en travaillant, je m’étais violemment cogné la tête. D’ailleurs, j’avais encore mal au moment de prendre la route pour aller chercher de l’asphalte. Je devais me dépêcher. »

Mais la semaine dernière, l’homme de 35 ans ignorait qu’il était sur le point de vivre une expérience qui le marquerait pour un bon moment.

« Je roulais sur le boulevard De Périgny. Tout à coup, je vois un homme allongé sur le dos avec une autre personne, qui devait avoir 18 ans, debout et qui semblait en panique. Le jeune me fait signe de venir et je ne réfléchis pas pour lui venir en aide. »

Arrivé sur les lieux, Sébastien Beaudoin-Guimond a pris quelques secondes pour analyser la situation. « La victime avait environ 70 ans, il me semble. Tout est allé très vite. J’ai d’abord regardé si l’on pouvait ressentir un pouls. L’image n’était vraiment pas belle à voir. La personne était inconsciente, les yeux ouverts, et du sang était sorti de sa bouche pour couler jusqu’à sa barbe. J’avais beau crier, je ne constatais aucune réaction. Comme nous étions sur le boulevard De Périgny, je pensais qu’il avait été percuté par un véhicule. Ensuite, j’ai constaté qu’il ne respirait plus. »

Quatre minutes de travail

Dès lors, le col bleu a prodigué un massage cardiaque pour tenter de sauver la vie de cet inconnu. « Le jeune homme à côté de moi était en état de panique et ne pouvait appeler avec son téléphone. J’ai donc utilisé le mien pour appeler les secours. En attendant que les premiers répondants arrivent, j’ai continué à faire les gestes appris en cours de premiers secours. Avant que les professionnels n’arrivent, je l’ai vu reprendre sa respiration trois fois! Ensuite, un policier est venu et m’a dit de continuer, car je le faisais correctement. Un premier répondant, ensuite, m’a pris le bras pour m’aider à le faire plus fort! »

Les secours ont finalement pris le relais. Dès lors, l’homme était entre de bonnes mains. « J’ai vu ses bras se lever lorsque le défibrillateur a été mis en route et il s’est remis à respirer. C’est là que j’ai vraiment remarqué que ce type de travail n’est pas fait pour tout le monde. Il faut des nerfs d’acier! »

Un cours pour tous

En ayant vécu cette situation, Sébastien Beaudoin-Guimond se remémore une formation qu’il a suivie en termes de premiers secours. « On s’exerce sur un mannequin, mais la réalité est assez différente. Dans la situation, j’ai agi par instinct, je n’ai pas réfléchi. Je n’avais pas d’autres choix. À l’avenir, si cela devait m’arriver, j’aimerais que mon voisin ait suivi le même genre de cours. »

Enfin, le col bleu richelois a tenu aussi à souligner le rôle des secours. « Il s’est passé quatre minutes entre mon appel au 911 et leur arrivée sur les lieux. Tout s’est déroulé très vite. Je leur tire mon chapeau, car il faut être solide pour agir comme ils l’ont fait. Le capitaine des pompiers m’a ensuite appelé pour me remercier en précisant que la victime ne serait certainement plus de ce monde si je n’étais pas intervenu. Le soir, j’ai mis du temps à m’endormir. »