Chambly : sauvée de la noyade en planche à pagaie
Sans l’intervention de Jessica Bédard-Robitaille, Marie-Christine, une femme aguerrie en matière de planche à pagaie, se serait noyée dans le bassin de Chambly, le 23 juin dernier.
À 49 ans, Marie-Christine fait de la planche à pagaie depuis cinq ans. Elle connaît les règles de sécurité et les applique. Malgré cela, elle a frôlé la mort.
Le 23 juin, elle s’est dirigée vers le large, après les bouées vertes, dans l’intention de se baigner. Une fois à destination, elle a détaché la sangle reliant la planche à sa cheville. Après avoir complété sa baignade, elle est retournée sur la planche en omettant de rattacher la sangle. En amorçant son retour vers le quai, un bateau à moteur qui traînait un tube est passé près d’elle. Les vagues l’ont fait chavirer. Elle a tenté de rejoindre sa planche mais en a été incapable en raison des vagues. Comme c’est le cas de plusieurs pagayeurs, sa veste de flottaison et son sifflet étaient installés dans les cordages de la planche, qui ne faisait que dériver.
« Je vais mourir aujourd’hui »
Marie-Christine indique qu’elle est une bonne nageuse dans une piscine. « J’ai réalisé que dans le bassin de Chambly, c’est autre chose », convient la femme en détresse. Balayant des yeux le lieu, elle a constaté qu’elle était seule. Elle s’est mise à crier afin d’obtenir de l’aide. Après un certain temps, elle s’est installée sur le dos pour mieux flotter. « J’avais de l’eau par-dessus la bouche. Je me suis dit »OK, c’est là que ça se passe, je vais mourir noyée aujourd’hui » », appréhendait-elle.
Elle a pensé à son adolescente de 15 ans. « Je ne reverrai plus jamais ma fille. Je vais l’abandonner. Je n’en reviens pas que je vais mourir comme ça » s’est-elle dit. Elle a alors entendu, au loin, une personne qui la prévenait de son arrivée, de cesser de paniquer et de tenir bon. « Deux minutes plus tard, j’abandonnais », avoue Marie-Christine. Jessica Bédard-Robitaille est arrivée à la rescousse et la rescapée a pu s’accrocher à sa planche, le temps de reprendre contrôle sur sa respiration. « Je n’avais plus d’énergie. La première chose que je lui ai dite, c’est qu’elle était un ange », raconte-t-elle.
Ce sont deux amis de Jessica Bédard-Robitaille, en kayak double, qui ont signalé la présence d’une personne en difficulté. « J’ai pagayé super vite vers la personne. Je voyais des mains au loin », raconte Mme Bédard-Robitaille.
Des gens en motomarine ont récupéré la planche et la pagaie. Marie-Christine a regagné le bord, agenouillée sur sa planche. « Quand je suis revenue, je me suis assise sur le quai et j’ai pris un deux minutes », confie Marie-Christine.
Signaler que l’on part sur l’eau
Marie-Christine tient à ce que son histoire serve à sensibiliser la population quant aux risques possibles sur les plans d’eau. « J’ai fait ce qu’il ne fallait pas faire. C’est une leçon de vie. J’ai eu la peur de ma vie », admet-elle.
Seule lors de sa mésaventure, elle soutient l’importance d’avertir son entourage avant de partir sur l’eau. « Je ne l’avais pas dit à personne, ni l’endroit, ni mes intentions. Il faut aviser l’heure et le lieu. Ainsi, si l’on n’a pas de mes nouvelles, on peut me rechercher », fait-elle remarquer.
Médaille de bravoure
Sur les réseaux sociaux, il a été question de soumettre la candidature de Jessica Bédard-Robitaille, infirmière, pour l’obtention de la médaille de bravoure. « Je n’ai pas besoin de médaille de bravoure, c’était la moindre des choses », a écrit Jessica Bédard-Robitaille en toute humilité.
Elle souligne que, dans ce sauvetage, elle ne s’est pas mise en danger. « J’espère juste qu’en tant que société, on soit assez humain pour comprendre que c’est un geste normal d’aider son prochain », exprime avec simplicité la femme poussée par l’adrénaline.