Chambly : rencontre improbable, de la Nouvelle-Zélande à Chambly

L’amour n’a pas de frontières, si bien que Jessy James Allen a quitté la Nouvelle-Zélande pour venir retrouver son amoureuse chamblyenne.

Plus de 14 000 km de distance n’ont pas refroidi l’ardeur amoureuse du Néo-Zélandais Jesse James Allen. Le jeune homme, qui vient d’avoir 20 ans, est venu retrouver la Chamblyenne pour qui il a eu le béguin.

Les réseaux sociaux sont le berceau de leur amour. Ils ont fait connaissance en ligne. « C’est la façon moderne de dater, j’imagine », convient le jeune homme, dans le cade d’une entrevue réalisée en anglais. La conversation entre eux se voulait alors fugace. Il croyait même que son interlocutrice était Américaine.

S’aimer à distance

Après avoir été diplômé, en 2023, du niveau secondaire, il est venu en vacances à Montréal avec sa famille. C’est à ce moment qu’il a réalisé que son interlocutrice faisait plutôt partie du grand Montréal. Dès lors, la discussion s’est intensifiée. Si bien qu’en décembre 2024, malgré la distance, ils devenaient un couple. « On ne s’était pas rencontrés encore. On échangeait sur FaceTime tous les jours », dit-il.

Au mois de mai suivant, il est venu à Chambly afin de rencontrer l’élue et ses parents. C’est enfin en décembre dernier qu’il s’est établi à Chambly, avec sa concubine, chez les parents de celle-ci. « Je suis chanceux qu’ils m’aient accueilli. Ça se passe bien depuis », exprime-t-il avec le sourire. Depuis janvier, le Chamblyen d’adoption fréquente l’Université Concordia et étudie en finances.

Pour l’instant, en raison du coût des billets, Jesse James Allen n’a pas eu l’occasion de faire découvrir son coin de pays à sa douce.

Trouver du travail

L’ancien habitant d’Auckland, ville dans l’île du Nord de Nouvelle-Zélande, ne parle pas français. Trouver du travail à Chambly à titre d’unilingue anglophone n’a pas été simple. « J’espérais seulement que quelqu’un me donne l’occasion de montrer ce que je savais faire », mentionne-t-il. La mère de son amoureuse a publié sur les réseaux sociaux et fait appel à la communauté en ce sens. 

C’est ainsi qu’un employé du Délires et Délices a pris contact avec lui. Anik Cormier, copropriétaire de la microbrasserie, après l’avoir convié à une entrevue, l’a embauché. Là, il s’affaire à la préparation des sandwichs grillés au fromage, un besoin criant lors de la période estivale. Dans une démarche d’apprentissage mutuel, Anik Cormier souhaite contribuer à ce qu’il apprenne le français et, dans la foulée, parfaire son anglais à son tour. « C’est difficile, les gens parlent vite », remarque l’apprenant, qui prévoit compléter son cycle universitaire ici. Il verra ensuite, en temps et lieu, où le marché du travail le guidera.

Une continuité aquatique

Jesse James Allen a grandi entouré d’îles et de plages. « Le bassin de Chambly est plutôt sympa. Il me rappelle la maison. Je viens d’une famille de bateau. Quand on avait du temps libre, on s’évadait souvent de cette façon », se réfère-t-il. D’où il vient, les Maoris, peuple indigène de Nouvelle-Zélande, occupent également l’espace. « Ils enrichissent la culture locale. Ils tentent de protéger leur langage, un peu comme le Québec essaie de protéger la langue française. Plus de place leur est faite à l’école afin qu’ils apprennent leur culture et leur histoire », compare-t-il.

Origine saskatchewanaise

En quelque sorte, Jesse James Allen suit les traces de son paternel, de façon inversée. Son père vient d’une petite ferme en Saskatchewan. Il a rencontré sa mère en Nouvelle-Zélande, puis s’y est établi.

C’est peut-être de ces racines canadiennes qu’il détient son amour du hockey. Il y joue en Nouvelle-Zélande depuis qu’il a cinq ans. Ce sport est en expansion dans son pays. Il s’est greffé à une ligue à Chambly et y joue tous les dimanches. « Ça me permet de rencontrer des gens et peut-être de me faire choisir dans une équipe l’hiver prochain », envisage-t-il. Il a pris conscience de l’amour que portent bon nombre de Québécois envers les Canadiens de Montréal. À titre de supporter des Maple Leafs de Toronto, il n’a pas encore complété entièrement sa conversion.