Chambly : preuves de générosité lors de la Guignolée

Lors de la guignolée de Chambly, deux foyers se sont démarqués par la quantité de denrées offertes aux postiers. Pour parvenir à cet objectif, chacun possède sa stratégie.

Les postiers chamblyens ont coché deux adresses, la semaine dernière, à la suite de leur collecte chez les particuliers pour la guignolée. D’abord, celle de Guillaume Tardif. Avec sa famille, il a littéralement rempli une large partie de la camionnette des bénévoles venus faire leur tournée. « Ils m’ont dit de les appeler la prochaine fois afin de pouvoir commencer par ma maison pour des raisons pratiques », sourit l’informaticien.

Avec sa femme et ses enfants, Guillaume Tardif a investi 450 $ pour offrir un maximum de produits destinés aux personnes vulnérables. « Tout cela est relié à mon père, Michel Tardif. Cela fait trois ans, désormais, qu’il a mis au défi mon frère et moi de mettre le même montant que lui pour la guignolée. À la base, on était partis sur 350 $, mais j’ai explosé le budget! »

Cet argent n’est pas investi au hasard. Le jeune Chamblyen explique son raisonnement. « Mon père était un économe et il était prêt à aider dès qu’il y avait des enfants dans la balance. Parfois, il allait même voir des centres communautaires, n’importe quand dans l’année, pour leur demander leurs besoins. C’était un aidant naturel. Il visait les spéciaux et c’est ce que nous faisons désormais dès le mois de novembre. L’objectif est d’en avoir le plus possible, alors au lieu de prendre une boîte, on prend une caisse. Tout est une question de réflexion. On a de bons exemples avec les paquets de pâtes à moins de 1 $, les sauces préparées ou bien encore les trois paquets de céréales pour 10 $. »

Cet état d’esprit et ses valeurs, Guillaume Tardif les transmet à sa fille de 13 ans. « On fait les courses ensemble pour la guignolée et il arrive que le chariot déborde. Nous sommes une famille choyée, avec une bonne santé et deux parents qui travaillent, le tout dans une bonne ambiance à la maison. Nous sommes bien conscients que ce n’est pas le cas pour tout le monde. »

Aider son voisin

Une prise de conscience que partagent Johanne Berthiaume et Marc Thibault, eux aussi remarqués pour la quantité conséquente de dons. « Les gens ne se rendent pas compte de la misère humaine, regrette Marc Thibault. Ils ne réalisent pas ce qui peut se passer derrière le pas d’une porte. Il n’y a pas assez de solidarité dans la société, donc, si l’on peut aider, il faut le faire. »

Pour Johanne Berthiaume, la guignolée est un événement marqué sur le calendrier. « On le fait chaque année. Ça me touche énormément de voir des gens venir chercher des denrées pour des personnes dans le besoin. On achète donc des produits en conséquence, comme du papier de toilette ou de la farine. C’est essentiel d’aider son prochain. »

Une fois, le couple s’est même décidé à aider une connaissance. « Cette année-là, nous lui avons acheté tout le nécessaire en produits de lavage, de vaisselle, de sauce et de spaghettis. Ses armoires et son frigo étaient vides et nous les avons remplis. Lorsqu’il s’est rendu compte qu’il avait vingt boîtes pleines, il a fondu en larmes. »

Une sensibilité

Ces moments de solidarité sont essentiels pour Johanne Berthiaume. « Ma mère était comme ça. Elle donnait toujours aux gens dans le besoin. Moi-même, quand je vais faire les courses, j’achète en sachant que je vais en donner une partie. J’ai connu ces moments difficiles lorsque j’étais universitaire. Il est arrivé que je ne puisse pas payer mes courses. »

Marc Thibault espère que plus de personnes pourront mettre la main à la poche pour aider les autres. « Nous ne sommes pas millionnaires, c’est aussi une question d’éducation. Aussi, lorsqu’on a connu des moments de misère, on peut être davantage sensible à celle des autres. »