Chambly : plus de demandes sur les paniers de Noël
Dans ce contexte socioéconomique lourd pour une partie de la population, le Journal de Chambly a remis un chèque de 5 160 $, la semaine dernière, à l’organisme Aux sources du Bassin de Chambly, dans le cadre de sa guignolée annuelle.
En 2023, le Journal de Chambly remettait à Aux sources du Bassin de Chambly un chèque de 4 480 $ au cours de la guignolée. Cette année, c’est un montant de 5 160 $ qui a été offert à l’organisme communautaire. Une aide très appréciée par l’OBNL, qui ne cesse de voir les bénéficiaires des paniers de Noël augmenter.
Même si la collecte de denrées dans les épiceries est terminée, elle continue par le biais de dons pour les paniers de Noël qui seront distribués les 17 et 18 décembre.
« On est en train de faire les paniers grâce aux dons. On achète d’autres affaires, comme de la viande, des produits frais pour les bonifier, mais en produits secs, on a pas mal d’affaires », nous explique Sophie Thewys, codirectrice chez Aux sources du Bassin.
Près de 350 familles
Elle s’attend, cette année, à aider de 340 à 350 familles, comparativement à 300 paniers de Noël distribués l’an dernier. « C’est une grosse augmentation. Aujourd’hui, nous avons déjà 200 demandes. Les temps sont durs avec la facture d’Hydro, les loyers qui augmentent… Toutes ces augmentations font que le visage des bénéficiaires a changé. Il suffit que madame soit enceinte et qu’elle ne puisse plus travailler, que monsieur n’ait pas le nombre d’heures qu’il lui faut pour que les budgets soient vraiment très serrés. Ce sont des gens qui se retrouvent dans des situations difficiles. Nous, on essaye de trouver des solutions pour aider ces familles en essayant de leur enlever de la tête le problème alimentaire. » Mme Thewys n’hésite pas à parler de travailleurs pauvres. « Les salaires ne sont pas ajustés au coût de la vie. »
Besoins grandissants
Il y a quelques semaines, Aux sources du Bassin de Chambly, pour répondre à la demande grandissante des personnes ayant besoin d’une aide alimentaire, a inauguré un nouveau bâtiment permettant de stocker les denrées, d’abriter quelques bureaux pour les 14 employés permanents et les 80 bénévoles, d’accueillir avec beaucoup plus d’espace l’épicerie pour les bénéficiaires ou encore d’ajouter une salle pouvant servir, à l’avenir, à l’organisation d’événements. « Avant, c’était tout dans l’ancienne bâtisse. On recevait 180 familles le jeudi après-midi à la distribution. Cela n’avait aucun sens. On était piétinés, c’était même dangereux. On avait l’impression également d’une certaine perte de dignité, aussi. Aujourd’hui, avec cet agrandissement, c’est un rêve qui se réalise. »
À l’organisme Aux Sources du Bassin de Chambly, on regrette de ne pas être plus aidés par le gouvernement.
« Pourtant, ce serait difficile de vivre sans les organismes communautaires dans une ville. Les autorités se reposent complètement sur nous. Prenons l’exemple de l’immigration. On accepte les nouveaux arrivants sur le territoire sans problème. Ils travaillent, mais ensuite on leur dit « Débrouillez-vous ». On ne leur donne pas les clés pour s’intégrer. Ce sont tous les services communautaires qui prennent cela en main, nous ou d’autres. Je trouve cela triste! Cela donne quelle image du pays d’accueil? Comment remplir des papiers pour les impôts, obtenir un crédit pour avoir droit à un loyer, et à ces gens-là, on ne leur donne pas ces clés-là. Donc, nous, on les réfère, on les aide à trouver le moyen de s’intégrer le mieux possible, parce que c’est ça, la volonté qu’ils ont. Malheureusement, la guignolée et nous aussi avons de belles années encore devant nous. On est très heureux de ce que l’on a, mais c’est dommage que l’on en soit arrivés à être obligés de faire ça, car cela veut dire que notre pérennité est assurée, malheureusement », de conclure Mme Thewys.