Chambly moins dépensière
Selon le Bilan des municipalités administratives sortantes : au-delà des discours de HEC Montréal, Chambly se retrouve au premier rang de sa catégorie en terme de dépenses par habitant.
Chez les 26 municipalités de 25 000 à 49 999 résidants, la moyenne des dépenses par habitant est de 1 775 $. Chambly arrive bonne première avec des dépenses de 1 163 $, soit 34,5 % de moins que la moyenne provinciale.
Selon la professeure du département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’Université du Québec à Montréal, Danielle Pilette, ce bilan est toutefois à prendre avec un grain de sel.
« Je comprends que c’est une méthode qui plaît à certains électeurs, mais pas à moi, a-t-elle affirmé. J’appelle ça la méthode Séraphin. En réalité, pour moi, l’analyse la plus importante, c’est de voir l’augmentation des richesses foncières. »
Mme Pilette conseille plutôt de s’attarder au potentiel fiscal des municipalités et à leur taux global de taxation afin de les comparer.
« Pour moi, l’analyse la plus importante, c’est de voir l’augmentation des richesses foncières. »
– Danielle Pilette
À ce chapitre, Chambly fait relativement bonne figure. Elle se trouve au 26e rang des municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal et au 47e échelon pour ce qui est du taux global de taxation, avec 0,909 $ pour le 100 $ d’évaluation.
Selon la professeure de l’UQAM, le taux de taxation devrait être inversement proportionnel au potentiel fiscal d’une municipalité. Plus une ville est riche au niveau foncier, moins elle a besoin d’un taux de taxation au 100 $ d’évaluation élevé puisque les immeubles ont une plus grande valeur.
« Le rôle d’une municipalité, ce n’est pas uniquement de donner des services, mais aussi d’inscrire la municipalité dans le bon registre foncier », a-t-elle ajouté.
Taxes
Danielle Pilette note aussi l’importance des revenus supplémentaires dans une municipalité.
« Un des rôles d’une ville, c’est de regarder où il y a un excédent dans ses revenus, a-t-elle souligné. C’est possible qu’il y en ait peut-être et que les contribuables soient trop taxés. »
À Chambly, en 2016, ce sont 315 $ par habitant qui sont classés comme excédent budgétaire par le bilan de HEC. La Ville a donc récolté 1 479 $ par habitant pour en dépenser 1 163 $.
Comparaisons
Mme Pilette croit aussi qu’il est difficile de comparer des municipalités de population semblable, puisqu’elles ont toutes des réalités différentes.
Par exemple, Chambly, qui dépasse légèrement les 29 000 résidants, se classe dans les municipalités de 25 000 à 49 999 habitants. Elle se retrouve dans la même catégorie que Rimouski, qui a 20 000 habitants de plus, et qui est la capitale d’une région éloignée.
« Je trouve que comparer avec des villes de la région métropolitaine de Montréal ce serait beaucoup plus approprié, a-t-elle soutenu. J’aurais pris le profil financier des municipalités et j’aurais comparé avec les valeurs moyennes des villes voisines. »
Autres villes
Sur les sept autres villes desservies par le Journal de Chambly, six d’entre elles se retrouvent en bonne position dans leur bilan respectif.
Sainte-Angèle-de-Monnoir fait particulièrement bonne figure avec des dépenses de 1 021 $ par habitant, pour un écart à la moyenne de sa catégorie de 34,6 %. Sur les 242 municipalités de 1 000 à 1 999 habitants, l’administration angèloirienne se classe au 14e rang.
Marieville (20e/59), Richelieu (8e/77), Saint-Césaire (25e/77), Saint-Mathias-sur-Richelieu (44e/208) et Rougemont (105e/208) ont toutes des dépenses inférieures à la moyenne provinciale.
Seulement Carignan se retrouve au-dessus de la moyenne chez les municipalités de 5 000 à 9 999 habitants, par 4,5 %.
Dans le document Bilan des administrations municipales sortantes : au-delà des discours, le Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers explique un peu d’où vient la démarche de comparer les municipalités.
Le Centre était l’auteur du Palmarès des municipalités HEC, de 2013 jusqu’à son arrêt en 2016. Cependant, il explique qu’avec l’abandon des indicateurs de gestion par le gouvernement du Québec, il a dû mettre un terme au palmarès.
Les auteurs de l’étude notent généralement que les municipalités ont mieux contrôlé leurs dépenses lors de ce mandat.