Chambly : « mépris ressenti » contre les Québécois

Le Parti québécois (PQ) a déposé une motion visant la création d’équipes nationales québécoises en hockey sur glace pour participer à des événements internationaux. Le sujet a fait réagir localement.

Une équipe de hockey conçue de Québécois sur la scène internationale, c’est notamment ce que réclame le PQ. La motion déposée par le PQ en ce sens a été bloquée par la Coalition avenir Québec (CAQ). Le parti au pouvoir a dit se rallier derrière l’équipe canadienne lors de la dernière Confrontation des 4 nations.

« Le président américain nous a tous donné le goût de les voir battus par notre équipe. »  – Yves-François Blanchet

Christian Picard à BPM Sports

Christian Picard est une figure politique nationaliste locale. Il est l’ancien directeur du bureau de circonscription d’Yves-François Blanchet, en plus d’être le directeur d’organisation de la campagne du Bloc québécois pour les prochaines élections fédérales. Surpris, il a été nommé sur les ondes radio de BPM Sports par l’animateur de l’émission Le Forum, Tony Marinaro. Le bouillant homme de radio est revenu sur un commentaire que lui a dirigé Christian Picard.

Marinaro, comme plusieurs spécialistes sportifs, soutient qu’actuellement, une équipe du Québec ne ferait pas le poids dans un tournoi international. « Je suis fier Québécois quand je me lève le matin, quand je m’en vais pisser l’après-midi et quand je vais me coucher le soir. Je n’ai pas besoin d’avoir une équipe Québec aux Olympiques pour être fier! », a fait entendre l’animateur en ondes ainsi que sur ses réseaux sociaux. Christian Picard lui a répondu : « Quel mépris envers les Québécois, M. Tony Marinaro. Je vous suis et j’aime vous écouter, mais votre commentaire me déçoit tellement. Pensez-vous qu’il y a des animateurs de radio finlandaise qui dénigrent leurs joueurs finlandais comme vous le faites? J’en doute ». Tony Marinaro a rétorqué à son tour. « M. Picard, je ne dénigre pas les joueurs québécois. J’ai dit que, actuellement, il n’y a pas de joueurs québécois assez bons pour faire Équipe Canada au Tournoi des 4 nations. Désolé, mais c’est ça… » « Quand il y a du mépris envers n’importe quelle communauté, il ne faut pas laisser ça, il faut le dire », exprime au journal Christian Picard.

Non au PQ

Le PQ a demandé à Tony Marinaro de pouvoir s’exprimer à son émission de radio. L’animateur a refusé. Dans son explication sur les ondes, il a notamment dit : « Screw them! (Qu’ils aillent se faire voir) ». Christian Picard en a eu gros sur le cœur quant à cette façon de répondre. « On repassera pour le respect. Il se sert de sa tribune pour passer des messages politiques. Ce n’est pas prendre au sérieux le métier d’animateur. Avoir un micro vient avec une responsabilité », estime-t-il.

Le Québec avec le Canada

À travers le conflit entourant le Canada et les États-Unis, des nationalistes du Québec se sont ralliés derrière l’équipe canadienne lors de la Confrontation des 4 nations. « Nous comprenons bien que les Québécois aient soutenu l’équipe qui incluait des joueurs du Québec même si l’on en aurait souhaité davantage. Le président américain nous a tous donné le goût de les voir battus par notre équipe », remarque Yves-François Blanchet, député fédéral de la circonscription Beloeil-Chambly et chef du Bloc québécois.

Yves-François Blanchet mentionne continuer à soutenir l’idée d’une équipe nationale du Québec. « Nous croyons qu’elle ferait très bonne figure, de même que le renforcement des programmes de développement de jeunes athlètes, tant pour la santé des jeunes que pour l’émergence de sportifs d’élite québécois », termine le chef bloquiste.

Un seul Québécois a fait partie de l’équipe canadienne dans le cadre de la Confrontation des 4 nations. Il s’agit de Samuel Montembeault à titre de troisième gardien de but de l’équipe. « Je préfère 23 Québécois dans une équipe nationale du Québec que 0 dans une du Canada. Ce n’est pas parce que l’on a moins de joueurs vedettes présentement que l’on ne pourrait pas être compétitifs un jour. Éventuellement, on battrait le Canada un jour, j’en suis convaincu », termine Christian Picard.