Chambly : les travaux de la caserne Serge-Caron ont débuté
La démolition de la caserne Serge-Caron s’est entamée la semaine dernière. Jugée obsolète aujourd’hui, elle était un signe de progrès en 1980. La conseillère municipale de l’époque, Marie-Marthe Dubé, se souvient.
D’ici un mois, voire un peu plus, la caserne Serge-Caron en son état actuel ne sera plus qu’un souvenir pour laisser place à une nouvelle version prévue pour la fin 2026. Érigée en 1980, la structure municipale avait fait l’objet d’un débat concernant sa construction. Marie-Marthe Dubé, conseillère municipale de 1975 à 1987, avait pris la responsabilité de construire l’édifice. « C’est sûr qu’il y avait de l’opposition parmi la population, mais nous avons fait ce qu’il fallait en affirmant que c’était une nécessité. »
Des arguments
Chargée du Service incendie, la conseillère se souvient des conditions des pompiers dans les années 70. « La fusion entre Chambly-Canton et Chambly-Village avait déjà eu lieu depuis quelques années, mais les deux casernes étaient encore distinctes. Cela posait un problème, car lors des interventions, il arrivait qu’il y ait une confusion sur l’équipe qui devait agir. Finalement, un incendie s’était déclaré à proximité du fort Chambly, lors duquel deux enfants sont décédés. Cela a aidé à convaincre les réfractaires à l’utilité de la nouvelle caserne. »
Marie-Marthe Dubé voit d’un bon œil l’évolution de la caserne, qui accueillera désormais des pompiers à temps plein tout en fournissant des services de premiers répondants. « Chambly a grandi depuis le temps. De plus, les pompiers ne servent pas qu’à éteindre les feux. Cela facilitera beaucoup de choses. Les critiques sont essentiellement basées sur l’aspect financier, mais une caserne de pompiers est nécessaire dans une municipalité. »
La reconstruction de la caserne Serge-Caron coûte 19,1 M$ à la Ville. Pour parvenir à financer ce projet, Chambly compte sur une subvention du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, par le biais du Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales (PRACIM), à hauteur de 5,8 M$. De plus, le gouvernement du Québec ajoute un peu plus de 2 M$ dans le cadre du Programme d’infrastructures municipales d’eau, soit la subvention PRIMEAU, afin de participer à la réfection des rues Carleton et Dumaine, ainsi qu’à la réfection des égouts, de l’aqueduc et de la chaussée. Sur la rue Dumaine, un égout pluvial a également été ajouté. Enfin, des redevances perçues dans le cadre de projets immobiliers privés permettent encore d’alléger la facture. Lumicité sur les écluses a versé 528 750 $, AERA Chambly, 391 250 $, et Cloriacité, 337 500 $.
Dans la lignée de Marie-Marthe Dubé, la mairesse, Alexandra Labbé, justifie cet investissement. « La reconstruction de la caserne Serge-Caron marque un tournant important pour la sécurité à Chambly. La Ville compte désormais 32 000 habitants et la caserne ne répondait plus aux besoins. Grâce à l’appui financier du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, ainsi qu’à notre engagement envers une démolition écoresponsable, nous posons les bases d’une infrastructure moderne, durable, adaptée aux besoins actuels de notre population et de nos pompiers. Ce projet témoigne de notre volonté d’investir dans l’avenir tout en honorant notre responsabilité environnementale. »
Matériel récupéré
La Ville de Chambly explique ainsi sa démarche écoresponsable. « La brique, le béton et l’acier seront en grande partie récupérés ou recyclés. Le système de captation à la source, les portes, les luminaires, les lumières, les composants de détection, les boîtiers électriques, les unités d’échangeurs et les aérothermes seront récupérés et réinstallés dans la nouvelle caserne.
La majorité du mobilier sera également réutilisé, notamment les compresseurs d’air respirable, les compresseurs pour les camions, les casiers pour les habits de combat, des casiers pour les employés, l’ensemble du système de récupération des gaz d’échappement, les laveuses industrielles, de même que les unités de chauffage. »