Chambly : les transports en commun encore moins cher que la voiture
Les tarifs des transports en commun augmenteront en moyenne de 3 % au 1er juillet. Malgré les dysfonctionnements du REM, plusieurs usagers chamblyens constatent que l’investissement financier reste plus intéressant que la voiture.
Étudiante chamblyenne, Delphine attend le bus l’amenant du stationnement incitatif du boulevard Fréchette de Chambly jusqu’à la station REM de Brossard. Ce chemin, elle l’effectue quasi quotidiennement pour assister à ses cours. En ce qui a trait à l’augmentation de l’abonnement mensuel du REM, passant de 196 $ à 200,50 $ au 1er juillet, la jeune femme est déçue. « On paye assez cher pour un REM qui ne fonctionne pas bien. J’ai tout de même la chance de bénéficier du tarif étudiant, mais cela reste super cher. De plus, je prends des cours du soir. Donc, je devrai prendre des navettes pour rentrer chez moi car le REM ne sera plus en service. Néanmoins, je n’ai pas le choix, car je n’ai pas de voiture et les transports en commun restent le moyen le plus simple. Je vais donc payer à contrecœur. »
« L’augmentation servira au développement du REM, donc, je pense que c’est une bonne raison. » – Sidney
Même son de cloche pour Alejandra, qui utilise aussi le REM fréquemment en partant de Chambly. « Je comprendrais cette hausse si le service suivait. Ce n’est pas aussi mauvais, mais pas aussi bon non plus. Je dois parfois marcher jusqu’à 15 minutes pour me rendre au stationnement incitatif de Chambly. »
De son côté, Yanelis prend l’autobus pour se rendre au travail et regrette cette augmentation. « C’est vraiment cher par rapport à mon salaire, explique-t-elle. Je vais devoir m’ajuster au niveau de mes dépenses. »
Moins cher que l’auto
Parallèlement à l’abonnement mensuel du REM et ses 200,50 $ se dressent les frais de la voiture pour voyager quotidiennement de Chambly à Montréal. Entre les coûts d’immatriculation, de permis dépendant des points d’inaptitude, de l’éventuel prêt auto, d’essence et d’usure du véhicule, les automobilistes doivent assumer une certaine facture. « Ils dépensent en moyenne 161,50 $ par mois pour une Honda Civic 2024, sans compter les assurances ni les mensualités d’un prêt, sommes qui peuvent être très aléatoires, assure Simon Bourassa, conseiller à CAA-Québec. Pour un Toyota RAV4 de base, on compte en moyenne 191,16 $, toujours sans les assurances ni les mensualités d’un prêt. Ces montants-là sont des minimums, car il existe des options sur les véhicules faisant grimper les prix. » Pour les bourses les plus modestes, le choix est donc vite fait malgré les désagréments du REM.
Pour Sidney, qui attend aussi le bus, l’augmentation des tarifs est justifiée. « Cela a été expliqué par l’Autorité régionale du transport métropolitain (ARTM, NDLR). L’augmentation servira au développement du REM, donc, je pense que c’est une bonne raison. » Une compréhension partagée par Noah, étudiant. « C’est la logique de l’inflation, donc, je le conçois. »
Améliorer le service
Enfin, Stéphane, résident de Chambly, a son idée sur ce que devrait être le transport en commun. « On paie assez de taxes pour le transport pour qu’il soit gratuit pour tout le monde! Imaginez, ce serait un incitatif exceptionnel afin de développer les transports en commun et cela en faciliterait la gestion. Là, ce serait un vrai geste écologique. Je prends souvent le bus pour faire mes commissions et aller travailler. Si tout le monde faisait pareil, il y aurait beaucoup moins de pollution. »
Ardente défenseuse du REM lors de son lancement, la mairesse de Chambly, Alexandra Labbé, est partagée quant à cette augmentation de prix.
« Cette évolution des tarifs est prévue depuis longtemps et elle entre dans un cadre financier précis, explique-t-elle. On fait des efforts partout pour tenter de combler le déficit des transports en commun et c’est un exercice difficile à réaliser. Néanmoins, je comprends la frustration des usagers de devoir payer plus alors que le service connaît des désagréments. »