Chambly : Les entreprises locales s’interrogent face à l’augmentation des taxes douanières

La prochaine augmentation de 25 % des droits de douane annoncée par les États-Unis entraîne des conséquences sur plusieurs entreprises du secteur. Adaptation devient le maître mot.

Sandrine Milante est partagée. La présidente et directrice générale d’ÉcoloPharm, entreprise d’emballage située dans le quartier industriel de Chambly, subira des conséquences de la guerre économique que se lancent le Canada et les États-Unis à la suite de l’annonce des augmentations des droits de douane par le président américain, Donald Trump. « Nous avions prudemment pris la décision de nous recentrer sur le marché canadien, explique-t-elle. On était contents de cette décision, mais nous n’avons pas le choix concernant notre approvisionnement. La polymérisation ne se fait plus au pays et nous devons importer notre plastique des États-Unis. »

Devant l’éventualité de cette future augmentation, Sandrine Milante souhaite adapter la vision de son entreprise. « On souhaite d’abord solidifier nos partenariats locaux. Par notre manière de faire, nous essaierons d’en faire plus avec moins. Nous allons tempérer nos tarifs en adaptant notre production à nos besoins. Durant la pandémie due à la COVID, nous nous sommes adaptés avec nos valeurs. Nous voulons faire de même maintenant. »

Quels produits?

Du côté de la SAQ, c’est l’interrogation. « Cela se fera au cas par cas, précise un employé de la succursale située à Place Chambly. Si la boisson est produite aux États-Unis mais embouteillée en Montérégie, que fait-on? Plusieurs marques de spiritueux sont concernées. Et ce n’est pas le seul domaine qui pourrait en être imputé, l’alimentation aussi! »

À la Ferme Guyon, justement, le propriétaire, Sébastien Dion, estime que l’augmentation des taxes n’aura pas de conséquences directes sur ses rayons. « Nous ne proposons que des aliments produits au Québec. Cela amène une sensibilisation à l’achat local. Néanmoins, nous n’avons aucun contrôle sur l’inflation qui pourrait résulter de cette guerre commerciale. »

Jean-Pierre Schaffer, lui, n’est pas encore préoccupé de la situation pour son garage Volkswagen, situé sur le boulevard Industriel. « Mes pièces proviennent d’Allemagne. Donc, la menace de Donald Trump ne me touche pas. Mais il se peut que les prix montent quand même. Pour l’instant, je ne suis affecté en rien. »

Attendre

En pharmacie, Marc-Étienne Cloutier, cogérant du Familiprix situé à Place Chambly, n’est pas inquiet non plus. « Nous verrons bien après le report d’un mois de l’augmentation des droits de douane. Mais je peux assurer qu’il n’y a pas d’inflation concernant les médicaments. Nos produits proviennent d’Inde. Donc, ils ne sont pas concernés. Concernant le boycottage, cela reste à voir. »

Un peu plus loin, Éric Parent, gérant de la bijouterie R. Auclair, prend du recul par rapport à la situation. « On ne sera pas réellement affectés, car l’or est une valeur refuge. Ce n’est donc pas forcément mauvais en cas d’investissement. Certes, cela peut nous coûter plus cher à acheter, mais nous le revendrons aussi plus cher. »

Enfin, c’est aussi l’inconnu pour la Librairie Larico. « Nos manufacturiers se situent au Canada. Donc, on n’est pas affectés dans l’immédiat, explique Stéphane Bergeron, le propriétaire de l’établissement. Mais il est encore trop tôt pour savoir si les prix augmenteront ou pas. »