Chambly : les agriculteurs demandent une révision de la Bourse carbone

La section Montérégie de l’Union des producteurs agricoles (UPA) réclame un changement rapide du système de la bourse du carbone dans sa forme actuelle. La colère monte.

Le SPEDE est dans le collimateur des représentants de l’UPA Montérégie. Le SPEDE? « C’est un système de plafonnement et d’échange des émissions (SPEDE) de gaz à effet de serre, précise l’UPA. Le gouvernement du Canada a adopté un règlement mettant fin à l’application de la redevance fédérale sur les combustibles. Il élimine également l’obligation qu’ont les provinces et les territoires de mettre en place une tarification du carbone pour les consommateurs à compter de cette date. Lors de la campagne électorale fédérale, le Parti libéral s’est engagé à ne plus tarifer le carbone. Le gouvernement québécois a choisi, quant à lui, de maintenir le SPEDE dans sa forme actuelle. »

Investissements perdus

Ainsi, les producteurs et les éleveurs du Québec doivent payer une taxe selon leurs émissions concernant le diésel de leur machinerie, le propane pour le séchage des grains ou encore le chauffage de leurs entrepôts pour leurs élevages. « On est conscients du changement climatique, on le voit bien sur nos récoltes, souligne Jérémie Letellier, président de l’UPA – Montérégie. Depuis 2015, nous avons versé 480 millions $ pour l’électrification. Si toutes les provinces et tous les secteurs économiques participaient de manière équitable à cet effort, ce système aurait un vrai potentiel pour faire évoluer nos pratiques de manière structurée et durable, mais ce n’est pas le cas. »

Sylvain Pion, président des Producteurs de grains du Québec et producteur agricole montérégien, emboîte le pas à M. Letellier sur ce discours. « Cet argent dépensé aurait pu être investi dans les fermes de Montérégie et nous aurions pu avoir accès à une technologie qui préserve davantage l’environnement. »

David Phaneuf, éleveur en Montérégie, témoigne de sa situation. « J’ai dépensé 25 000 $ en une année pour la bourse du carbone. De plus, je ne peux pas m’équiper d’infrastructures électriques, car le réseau ne le supporterait pas. Face aux autres provinces et pays, nous sommes toujours perdants. Mais l’agriculture est en marche, mettez de bons souliers! »