Chambly : l’engagement de Patrick Allaire dans la communauté autochtone
Le Chamblyen Patrick Allaire est agent de liaison avec les Premières Nations à la Maison Jean Lapointe. À l’occasion du Mois national de l’histoire autochtone, il explique sa relation avec la communauté.
Patrick Allaire a suivi les traces de son père, Serge, concernant sa connexion avec la communauté des Premières Nations.
« Nous n’avons pas de sang amérindien dans nos veines, mais j’ai aussi connu son grand-oncle, qui était de la communauté. On a le coeur à la cause autochtone. J’ai vu mon père respectueux envers ces valeurs et c’est venu me toucher. »
L’engagement de Patrick Allaire envers les peuples autochtones est tel qu’il travaille actuellement à la Maison Jean Lapointe de Montréal, où il occupe le poste d’agent de liaison avec les Premières Nations. « Je travaille là-bas depuis 22 ans et j’y ai occupé plusieurs fonctions, affirme le Chamblyen. Cela fait sept ans que nous travaillons en collaboration avec la nation innue sur la Côte-Nord. Notre objectif est d’aider les jeunes à lutter contre les dépendances telles que la drogue, l’alcool ou les jeux en ligne. Nous avons aussi une équipe dédiée à l’entourage des victimes, qui peut se retrouver sans ressource ou à bout d’énergie. »
Pour ce faire, Patrick Allaire n’utilise pas forcément les chemins traditionnels. « On accueille les personnes en thérapie fermée ou bien nous allons soutenir dans les communautés, dans lesquelles nous développons un programme de prévention. Nos méthodes sont adaptées aux croyances des Premières Nations. Il ne faut pas oublier que ces populations ont vécu l’aspect d’enlever leur identité culturelle. Le dernier pensionnat a fermé en 1996, c’était hier! Nous devons donc agir conformément à leur culture, en toute humilité. »
Fausse image
À travers son action, le Chamblyen souhaite que les communautés des Premières Nations puissent s’assainir par rapport aux dépendances. « Le but est de former des personnes selon notre programme pour qu’elles puissent le reproduire chez elles, poursuit-il. Mais le grand public n’a pas une image réelle des Autochtones. On parle souvent de drogues, d’alcool ou du fait qu’ils ne paient pas de taxes. Mais ce sont des gens résilients qui ont des capacités pour bâtir un avenir meilleur. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux. »
Selon l’agent de liaison, les Premières Nations offrent de belles valeurs. « J’ai beaucoup voyagé et je peux affirmer que c’est un peuple accueillant. Seulement, ils ont vécu des blessures intergénérationnelles et ils se méfient, même s’ils ont confiance en la Maison Jean Lapointe. C’est même assez particulier, car ce sont eux qui sont plus ouverts que nous alors que l’histoire aurait pu tendre à nous faire penser le contraire. »
D’ailleurs, Patrick Allaire est aujourd’hui influencé par la vision de la vie des Premières Nations. « J’adhère à leurs croyances spirituelles, à leur connexion avec la nature ou encore à leur vision de la mort. Mais je ne ferai pas de l’appropriation culturelle. »