Chambly : Le règlement du projet immobilier sur l’ancien golf présenté
La Ville de Chambly a présenté les règlements adoptés afin de procéder à l’aménagement du projet immobilier sur le site de l’ancien golf. Les citoyens ont encore leur mot à dire concernant les installations.
Aucune révolution. La Ville de Chambly a présenté, jeudi soir au Pôle culturel, le concept du projet immobilier sur le site de l’ancien golf, entouré par les rues Daigneault, Georges-Pépin, Martel et le boulevard De Périgny. La logique reste la même que lors de la dernière présentation, à savoir essentiellement un prolongement de la rue Bourgogne et une entrée par le carrefour actuel entre la rue Laforce et le boulevard De Périgny.
« Ce sera le plus grand parc dans le périmètre urbain de la ville. » – Alexandra Labbé
Les règlements urbains adoptés et présentés par la Municipalité permettent tout de même d’en savoir beaucoup plus sur le futur fonctionnement du quartier. Tout d’abord, la zone longeant le boulevard De Périgny pourra accueillir du logement et des commerces avec une hauteur maximale de trois étages. Derrière, deux édifices pourront culminer jusqu’à sept étages pour accueillir uniquement du logement. « Ce sont 349 logements qui seront construits dans ce secteur, précise la mairesse, Alexandra Labbé. La forme des bâtiments y sera particulière, car notre but est de préserver les milieux naturels à l’intérieur du site. »
À l’est du terrain, vers la rue Martel, 151 logements avec un maximum de deux étages seront construits. Une nouvelle plus marquante est le retrait des maisons adossées à la rue Daigneault pour les mettre vers ce secteur avec du logement à trois étages, tout au plus, ainsi que la suppression de la piste cyclable sur cette même voie pour la transposer autour du parc.
« Une zone tampon végétative de dix à quinze mètres sera disposée tout autour du projet afin de respecter l’intimité des maisons déjà existantes, poursuit Alexandra Labbé. Nous nous assurons aussi des droits de passage sur la rue privée qui mène à la rue Martel. »
Au centre de tout cela, un parc de 1,9 million de pieds carrés. « Ce sera le plus grand parc dans le périmètre urbain de la ville, affirme la mairesse. Parmi nos priorités, nous voulons conserver les espaces verts, dont la pinède et les milieux humides, faciliter la circulation dans le quartier et créer un parc de jeux pour enfants. »
Inquiétude pour la circulation
Lors de la période de questions offerte aux citoyens, la circulation était l’un des sujets phares. « Que va-t-il se passer si un projet immobilier se développe à Carignan? La circulation se répercutera-t-elle sur la rue Daigneault? Le carrefour actuel rue Laforce – boulevard De Périgny pourra-t-il digérer l’augmentation de trafic? » Sur ces sujets, Jean-François Auclair, directeur général de la Ville, a tenu à se montrer rassurant, même si certains résidents estiment ne pas avoir été convaincus. « En cas de projet dans le secteur voisin de Carignan, une sortie supplémentaire sera prévue pour mener à la rue Bachand et ainsi éviter toute pression additionnelle sur la rue Daigneault. Concernant le carrefour rue Laforce – boulevard De Périgny, il intégrera la rue Bourgogne. Deux voies seront prévues afin de pouvoir entrer dans le quartier. »
Toujours au chapitre de la circulation, les mesures pour le stationnement ont aussi soulevé un débat. « Nous favorisons le stationnement intérieur, c’est-à-dire souterrain, pour les habitants du projet, assure Sylvie Charest, directrice du Service de l’urbanisme à la Ville de Chambly. Des places de stationnement extérieures sont tout de même prévues pour les visiteurs du parc. Le nombre accordé respectera les ratios habituels pour ce type de projet. » Enfin, plusieurs citoyens ont pointé du doigt le nombre de points d’accès au site. « La partie est de la rue Daigneault dessert l’Île Demers et Carignan, mais il n’y aura qu’une seule entrée, pointe Jean-François Munoz, l’un d’entre eux. Les automobilistes passeront donc par les rues Martel et Daigneault. Cette partie sera donc encore enclavée. »
Le projet est encore loin d’être définitif et plusieurs ajustements sont encore possibles. Néanmoins, certains points ne peuvent être négociés, comme le nombre de logements sociaux ou à prix abordables réclamés par plusieurs Chamblyens, dont Serge Gélinas, habitant du quartier et président du conseil d’administration de l’association POSA/Source des Monts. « La Ville n’a pas le pouvoir d’agir sur le locatif, regrette Alexandra Labbé. Aucun logement social n’est prévu à cet endroit. D’ailleurs, le promoteur s’est acquitté d’un montant de 200 000 $, qui sera versé dans notre fonds municipal pour les logements sociaux. À ce sujet, nous avons des projets et peut-être pourrons-nous faire une annonce prochainement les concernant. »
Autre préoccupation, les services scolaires relativement à l’augmentation de population prévue. « Nous envoyons notre planification annuellement au Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP), répond Alexandra Labbé. Ensuite, c’est au CSSP de décider s’il est nécessaire d’ouvrir une école supplémentaire. »
Long processus
En fin de séance, Mario Lambert, candidat à la mairie de Chambly pour les élections municipales de 2025, a présenté une dernière réclamation. « Serait-il possible d’organiser un référendum pour que les citoyens puissent se prononcer sur ce projet immobilier? » Une requête qui n’a que très peu de chances d’aboutir, selon Jean-Philippe Thibault, conseiller municipal du district du Bassin, où se trouve le site de l’ancien golf. « Une entente a été signée pour la réalisation de ce projet. Nous retirer nous exposerait à des poursuites avec des montants engagés très élevés. »
Sur le plan de l’échéancier, l’adoption finale des règlements est prévue pour le 18 mars. Un feu vert de la Commission municipale du Québec est attendu pour mai-juin de cette année. « Il faut encore obtenir des certificats de conformités, précise Jean-François Auclair. Le premier coup de pelle concernant les travaux dans la rue devrait être donné dans deux ou trois ans. Concernant les habitations, le délai devrait être de cinq ans. » Alexandra Labbé confirme le déroulement des travaux. « Le chantier débutera sur le réseau routier. Les habitations viendront ensuite. »