Chambly : le journal a testé une initiation à la boxe
Le Journal de Chambly s’est rendu au Crew Performance Gym de Chambly pour vivre une initiation de boxe avec la boxeuse professionnelle Martine Vallières-Bisson (MVB).
« T’es en chemise de bûcheron? Viens-tu t’entraîner? », provoque ironiquement, avec humour, MVB à l’arrivée du journaliste qui n’avait, jusque-là, jamais enfilé une paire de gants de boxe de toute son existence.
Pendant un petit échauffement sur le vélo stationnaire en refoulant mon manque de confiance, j’observe, sur le ring, la pugiliste qui entraîne un élève. Elle complète l’exercice, puis c’est mon tour.
Une posture optimale
Avant de mettre les gants et de monter dans l’arène afin de décocher quelques coups de poing, l’entraîneuse prodigue ses leçons. Après avoir emballé les jointures, MVB explique le positionnement et la posture optimale à tenir. Le maintien des mains élevées et le juste placement des pieds s’instaurent.
Des pas de danse
MVB enseigne ensuite les techniques de déplacement. Si un pied amorce le mouvement, le second doit impérativement fermer la marche. Bien que le geste semble une pure formalité, sa réalisation est plus complexe qu’elle n’en a l’air.
De gauche à droite, de droite à gauche, de l’avant à l’arrière, de l’arrière à l’avant, tout ça répété dans l’ordre et le désordre : une espèce de danse chaotique qui me place en état de vulnérabilité publique. La répétition d’avant-test n’est pas convaincante.
Enfin, les coups de poing
À cette étape, MVB apprend les jabs, les directs ainsi que les crochets. La main la moins forte est celle qui demeure en avant, en guise de jab. La main forte, postée près de la joue, demeure à l’arrière et sert à envoyer les directs.
Livrer des coups d’une certaine puissance implique plusieurs parties du corps. Partant des pieds, l’énergie générée par une bonne rotation du bassin est capitale pour un impact digne de ce nom. Sans quoi, un coup ne provenant que du bras s’avère peu efficient et n’a pas l’effet escompté.
MVB propose les combinaisons de coups. « Jab, direct, jab! », lance-t-elle. Le réflexe étant peu aiguisé, il suffit d’une longue seconde avant que le cerveau ne décèle laquelle, de la droite ou de la gauche, doit démarrer la séquence. Dans un contexte de combat, l’adversaire n’aurait eu aucune difficulté à éviter l’enchaînement, télégraphié et décousu.
Esquiver en souplesse
L’art de l’esquive nécessite aussi de la répétition. La souplesse du bassin est engagée. La rigidité du tronc n’est pas souhaitée, alors que l’on doit parfois éviter les attaques dans un mouvement de « U » fluide.
Savoir éviter du bon côté, sans se mettre en danger immédiat, nécessite une action en toute conscience de la riposte possible de l’antagoniste.
Mise en application
Le moment de franchir les câbles et de mettre en application les diverses sphères d’apprentissage arrive. Collées sur l’aire de combat, deux femmes sur un vélo d’exercice observent les premiers pas du débutant qui a pris soin de laisser son orgueil au vestiaire.
Reproduire ces acquis, encore fragiles, en espace restreint ajoute au défi. Devant le coefficient de difficulté, l’amateur échappe un blasphème et invoque les saints du ciel. L’enseignante le punit de dix pompes sur appui de gants de boxe. L’attitude négative n’est pas tolérée, rappelle MVB.
Un round de trois minutes vient clore l’expérience. Dans celui-ci, attaque, esquive, déplacements et positionnement s’enchaînent de façon instinctive plus que technique. Trois minutes, c’est peu de temps dans une vie. Coincé dans une zone limitée contre une adversaire vive qui attaque (gentiment) et bondit de partout, ça paraît plus long.
Le coup de gong annonçant la fin se fait entendre. Le cerveau rempli d’informations et le corps suant, c’est sans surprise que le constat qu’il s’agit d’un sport physique tout autant que technique résume cette heure et demie d’initiation.