Chambly : le fondateur des Cadets à l’honneur
Le corps de cadets de Chambly fête son soixantième anniversaire durant toute l’année 2025. Jean-Paul Choquette, le fondateur de l’organisme à Chambly, revient sur les conditions de sa création.
Le temps est à la reconnaissance. En ce premier samedi de mai, le capitaine Jean-Philippe Molnar, commandant du corps de cadets de Chambly, et Isabelle Tremblay, présidente du Comité 60e, ont pris le micro au parc des Ateliers pour rendre hommage à Jean-Paul Choquette, fondateur de la structure qui fête en cette année 2025 son soixantième anniversaire.
Âgé de plus de 80 ans, l’homme revient sur sa décision de créer une section cadets à Chambly. « J’avais fait un cours d’officier dans les années 50, j’étais établi à Montréal. J’ai commencé à enseigner dans une école où il y avait un corps de cadets. Il faut savoir qu’en ce temps-là, il existait peu d’écoles secondaires et le parascolaire dans certains de ces établissements était l’œuvre des cadets. On était au début des années 60. »
Le virage est survenu en mai 1965, lorsque Jean-Paul Choquette a déménagé à Chambly et créé le corps quelques mois après son arrivée, à l’automne, plus précisément. « Personne n’était intéressé par la cause, se souvient-il. Ni la Ville, ni aucune autre association. Il faut savoir que nous étions en contexte de Révolution tranquille, le gouvernement commençait à mettre de l’argent dans la santé et l’éducation. »
Peu de moyens
Ainsi, les défis s’accumulaient pour le fondateur, qui n’a pas baissé les bras. « Nous n’avions pas de local pour nous entraîner et stocker notre matériel. Les villes de Chambly Canton et de Chambly Bassin venaient de fusionner et les infrastructures étaient particulièrement inexistantes. Le corps de cadets n’était pas connu et j’étais le seul à m’y intéresser à Chambly. »
Néanmoins, les activités ont commencé en janvier 1966. « On avait trente cadets pour commencer, se remémore Jean-Paul Choquette. Rapidement, le recrutement s’est amélioré en septembre, avec des jeunes venant de Chambly, de Carignan ou encore de Richelieu. Par ténacité, on a pu avoir accès aux locaux de l’école primaire et les enfants parlaient aux parents de ce qu’ils faisaient. Le bouche-à-oreille fonctionnait bien. C’était nouveau, car avant la Révolution tranquille, c’étaient les religieux qui organisaient les activités non scolaires à travers le scoutisme. »
Un deuxième virage a eu lieu dans le destin du corps de cadets de Chambly lors de l’exposition universelle à Montréal, en 1967.
« Cela a permis de monopoliser beaucoup d’énergie, sourit le fondateur. Nous avons pu réaliser des échanges avec des cadets venant de la Barbade et de la Jamaïque. Nous avons pu nous faire davantage connaître. Au début des années 70, on a enlevé les cadets des écoles et des comités de soutien composés de parents ont émergé. »
Un système de valeurs
En soixante ans, des centaines de jeunes sont passés par les cadets, à la grande satisfaction de Jean-Paul Choquette. « Cela n’a jamais été une façon de recruter pour l’armée, se défend l’octogénaire. L’objectif a toujours été d’apporter aux jeunes quelque chose que n’ont pas su leur donner leur famille ou l’école. Aujourd’hui, les jeunes doivent apprendre à être responsables, à aider les autres, ils doivent avoir du leadership, ne pas être uniquement centrés sur eux-mêmes et avoir une certaine discipline personnelle. Les villes et les organismes se sont rendu compte de l’importance des cadets et je suis très content de ce soixantième anniversaire.
Les cadets existent pour former de bons citoyens. Ces jeunes peuvent être reconnaissants de leurs officiers. » Pour marquer son soixantième anniversaire, le corps de cadets de Chambly organise une exposition au parc des Ateliers. « Les ateliers représentent les activités que nous réalisons à l’année, résume Marius Zestrea, jeune caporal. On apprend à monter une tente, à gérer un feu de camp ou encore de la musique. »
Le corps de cadets de Chambly propose sa revue annuelle à l’aréna Robert-Lebel, le samedi 31 mai à 13 h, qui revêt un caractère particulier à l’occasion de son soixantième anniversaire.