Chambly : Julien Cordeau veut aller loin grâce au tennis

Julien Cordeau a commencé son année préuniversitaire dans le programme de tennis au sein d’une université en Alabama. Le jeune Chamblyen souhaite se hisser jusqu’au professionnalisme.

Le parcours de Julien Cordeau est original dans une région où les installations de tennis sont plutôt rares pour permettre le haut niveau. « Cela a commencé lorsque j’avais neuf ans, rappelle le Chamblyen officiellement adulte depuis peu. Je regardais le tennis à la télévision et il y a eu une opportunité en camp de jour. J’ai fait cela pendant deux ans et ensuite, je me suis inscrit à la ligue 40-0 au parc des Patriotes. Plus je jouais, plus je souhaitais m’améliorer et je voulais jouer dans de meilleures conditions. »

Raquette en main, il a décidé, par la même occasion, d’arrêter le hockey sur glace. « J’en faisais depuis l’âge de trois ans. Mais j’ai dû abandonner, car j’arrivais dans une catégorie où les mises en échec commençaient. Une blessure aurait pu impacter ma carrière dans le tennis ou le hockey. J’ai donc fait mon choix et, à onze ans, je suis allé jouer dans un club à Mont-Saint-Hilaire. »

Des kilomètres

Le jeune adolescent arrive au secondaire et son choix se porte naturellement sur Mont-Saint-Hilaire.

« Malheureusement, le programme de tennis me refuse d’abord, jugeant que je n’ai pas le niveau. À quelques semaines de la rentrée, j’intègre finalement la structure, qui finit par fermer à la suite de la démission de l’entraîneur. Je reste donc dans cette école le matin, puis je pars m’entraîner à Drummondville l’après-midi. »

Pour se développer et vivre sa passion, le Chamblyen accumule les kilomètres avec ses parents. « On nous a dit que nous étions un peu fous de faire ça, mais je ne suis pas déçu, car cela paye, au final. Je remercie au passage mes parents, qui m’ont accompagné, car il est vrai que le tennis au Québec ne se situe que dans les grandes villes. Finalement, je suis resté à Drummondville durant tout mon secondaire. »

Durant ces années, Julien Cordeau se perfectionne au point de se fixer des ambitions. « J’ai rencontré mon entraîneur, Yann Lefebvre, l’un des meilleurs coachs que j’ai jamais eus. Nous avons eu une belle relation et j’ai pu me développer. »

Au point que des collèges américains lui ont proposé de les rejoindre pour la rentrée 2024. « Je suis passé par une agence et j’ai eu plusieurs offres, souligne-t-il. J’ai opté pour la Coastal Alabama-South Coyote tennis et je ne regrette pas mon choix. Je craignais un peu la communication à cause de mon niveau d’anglais, mais tout se fait assez facilement. C’est une autre approche du tennis où tout se fait par équipe. On joue pour faire gagner l’équipe. On encourage nos équipiers, qui nous encouragent en retour. On ne se sent pas seul. »

Rester près du tennis

Après avoir participé à deux championnats canadiens et s’être hissé aux environs de la trentième place des moins de 18 ans au Québec, le Chamblyen affirme avoir constaté un changement depuis qu’il est parti aux États-Unis. « Là-bas, ils considèrent que la technique est acquise. On travaille essentiellement le physique et la tactique. Je suis revenu chez moi après trois mois de scolarité et ma famille a constaté mon augmentation de masse musculaire. »

Le déroulement de sa saison depuis septembre lui permet de fixer des objectifs à court terme avant d’embrasser une carrière dans la santé en lien avec le tennis. « Lorsque je suis arrivé en Alabama, j’étais le deuxième de l’équipe. Aujourd’hui, je suis monté en première position. Cela permet d’affronter les premiers des autres équipes lors des matchs entre écoles. Ensuite, je veux accéder à la première division pendant mes années universitaires. Enfin, pourquoi pas, j’aimerais goûter au monde professionnel durant une année. Mais c’est très compliqué, seuls les 300 premiers joueurs au monde peuvent vivre du tennis. »

Julien Cordeau a déjà joué des tournois internationaux juniors au Canada. « J’ai joué à Halifax et à Fredericton, avec un quart de finale à la clé en passant par les qualifications. Cela m’a permis de marquer 11,75 points et d’être classé 2 152e joueur au monde. Cela demande pas mal de sacrifices, car il faut payer les voyages, la nourriture et les hôtels, mais je suis fier de cela car j’en ai un retour. »