Chambly : gare à la fonte!
Les deux tempêtes de neige de mi-février qui se sont abattues sur la Montérégie à quatre jours d’intervalle ont laissé des pans de neige encore visibles aujourd’hui. À l’heure de la fonte, de possibles inondations sont à prévoir.
« L’hiver n’a pas dit son dernier mot. » Steve Paradis, commandant adjoint, Unité 16-Vallée du Richelieu pour la Garde côtière auxiliaire canadienne, reste méfiant devant la quantité de neige tombée sur la Vallée-du-Richelieu et Rouville ainsi qu’à propos du niveau d’eau qu’elle peut influencer lors de la fonte des glaces. « Si les températures restent entre trois et cinq degrés, la situation sera sous contrôle. Mais la neige devrait encore tomber et, en cas de fonte rapide, ce sera le déluge! »
« Il est encore trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme, mais il est possible que cela soit nécessaire au printemps. » – Steve Paradis
À la mi-février, Environnement Canada confirmait qu’environ 50 cm de neige étaient tombés sur la Montérégie lors des deux tempêtes en quatre jours. Le phénomène n’inquiète pas encore Steve Paradis. « On est devenus frileux face aux amoncellements de neige, car les derniers hivers ont été chauds. Il est encore trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme, mais il est possible que cela soit nécessaire au printemps. »
Endroits sensibles
Parmi les points sensibles, le spécialiste pointe la rivière Richelieu. « Il a beaucoup neigé autour du lac Champlain, poursuit-il. Or, les neiges du Vermont et de l’État de New York terminent leur course dans celui-ci. Le lac Champlain se vide à moitié dans la rivière Richelieu et, l’eau entraînant l’eau, c’est là que nous pourrions avoir un débordement général. Mais encore une fois, nous n’y sommes pas encore. On verra lorsque le mois de mars sera plus avancé. »
La Ville de Carignan a pris les dispositions pour surveiller la situation. « Les zones sensibles aux inondations varient chaque année en fonction des précipitations et de la fonte des glaces. Toutefois, lors d’inondations importantes, le secteur du Domaine est particulièrement à risque. D’autres secteurs, notamment les chemins Bellerive, Brunelle, Grande Ligne et Salaberry, peuvent également être touchés selon l’ampleur de la situation. La Ville suit de près les prévisions hydrologiques et météorologiques afin de prévoir les risques et de mettre en place des mesures préventives avant que des inondations ne surviennent. »
Pour y parvenir, le directeur général de la Ville, Vincent Tanguay, affirme que les outils et les ressources sont là pour pallier les événements. « Nous avons les services d’Hydro-Météo pour nous aider à bien planifier la période pour l’affaiblissement des glaces et le dégagement de celles-ci avec les services d’une excavatrice flottante (grenouille). Hydro-Météo nous permet également de suivre en temps réel l’évolution des niveaux et des débits d’eau. »
En cas d’inondation, la Ville de Carignan est organisée. « La mobilisation des services se fait à l’interne en amont des événements planifiés ou, en cas d’urgence, par l’activation du plan des mesures d’urgence, poursuit Vincent Tanguay. Le coordonnateur principal ou le coordonnateur adjoint, en l’absence du coordonnateur principal, active le plan des mesures d’urgence et s’assure de la coordination des services ainsi que de la communication avec les élus, la population et tout autre intervenant, le cas échéant. »
Danger sur l’eau
À Richelieu et à Saint-Mathias, des mesures d’urgence sont aussi prévues pour parer à toute éventualité. « Une inondation liée à la fonte des neiges n’est pas arrivée dans les 35 dernières années, réagit le Service des communications de la Ville de Richelieu. Par mesure de prévention, dans le cadre du Plan des mesures d’urgence, les services municipaux sont équipés pour répondre à une telle situation. Des locaux sont prévus advenant l’obligation de relocaliser les gens. »
Un autre phénomène lié à la fonte des glaces préoccupe Steve Paradis. « Personnellement, j’estime que marcher sur les cours d’eau glacée est un haut risque. À moins de cinq mètres du bord, la glace peut être encore solide et ce n’est pas très profond, mais un courant d’eau peut la fragiliser. Si l’on tombe dans l’eau, on peut être emporté vers l’aval. Je me méfie justement du chemin d’eaux vives face au quai fédéral. Certains s’aventurent dans ces zones et nous travaillons conjointement avec la Sûreté du Québec, les services de police et les pompiers pour intervenir en situation d’urgence. »