Rémy Nolet 

Chambly : dix ans de la noyade du héros du bassin

Le mois de mai marque la dixième année du décès de Rémy Nolet, qui s’est noyé dans le bassin de Chambly en sauvant la vie de son amie.

Rémy Nolet s’est noyé le 4 mai 2015. Par une journée de grands vents, le jeune homme de 19 ans naviguait en canot sur le bassin en compagnie d’une amie lorsque leur embarcation a chaviré. Il avait cédé à Catherine Desautels, l’amie alors âgée de 17 ans, la veste de flottaison disponible avant de sombrer au fond de l’eau. Le geste héroïque lui a valu, à titre posthume, des hommages en provenance de partout au Québec. Le 18 mai, les pompiers de Chambly avaient repêché la dépouille de Rémy Nolet.

Des citoyens se souviennent

Le drame a profondément marqué l’imaginaire de la population locale. C’est le cas de l’auteur et conférencier Marc Gervais, qui demeure aux abords du bassin de Chambly, à quelques pâtés de maisons de chez Rémy Nolet. 

Le 11 mai, les autorités avaient décidé de suspendre les recherches pour ensuite les reprendre trois jours plus tard. Marc Gervais se souvient, à ce moment, du père de Rémy, Bobby Nolet. « Lui n’avait jamais cessé de sillonner le bassin du matin au soir, attendant le coucher du soleil avant d’interrompre ses recherches pour ensuite se relever le lendemain et recommencer ses recherches », raconte-t-il.

Il soutient qu’aucune journée de répit n’était envisageable pour le père. « À bord de son bateau à moteur, rien n’aurait pu l’arrêter dans son objectif de retrouver le corps de son fils. Pour moi, c’était troublant de voir son père chaque jour parcourir le bassin de long en large », affirme M. Gervais. Étant lui-même papa, il s’est entrevu en M. Nolet. « Je pouvais imaginer la force et l’amour d’un père, l’impuissance et le chagrin immense qu’il devait ressentir. Chaque fois que je sortais dehors et que je regardais l’eau, je ne pouvais m’empêcher de penser à Rémy et à sa famille », exprime avec empathie Marc Gervais.

Quelques jours plus tard, Rémy Nolet a été sorti de l’eau par les pompiers, directement sur le quai adjacent à la demeure de Marc Gervais. Au bout de quelques heures, on confirmait que c’était bel et bien Rémy. « La réalité frappait de plein fouet et éliminait tout espoir de peut-être le retrouver vivant. Ce fut un moment rempli d’émotions où soulagement et douleur se côtoyaient étroitement. Cette noyade a bouleversé la population de la ville de Chambly tout entière », remarque l’auteur chamblyen.

Chaque année, il soutient publier un texte au sujet de Rémy Nolet. Il affirme que les rétroactions des gens qui lui répondent en lien avec la thématique du deuil s’accumulent invariablement. « Cet événement m’a profondément touché et, chaque matin, lorsque j’admire le bassin de Chambly, je pense à Rémy, à son geste héroïque, à son courage qui m’ont marqué à vie », complète M. Gervais. 

Consignes de sécurité

Le Service d’incendie de Chambly rappelle l’importance de toujours faire preuve de vigilance durant ses déplacements sur le bassin de Chambly. « Vérifiez au préalable les conditions météorologiques, car elles peuvent changer à tout moment et compromettre votre sécurité sur l’eau. La veste de flottaison est obligatoire pour tous. Toujours s’assurer que les conditions météorologiques permettent l’activité de façon sécuritaire (orage, vent, etc.). Vérifiez les conditions météorologiques en temps réel », soutient-il. L’organisme incite la population à se référer à l’échelle de Beaufort avant de s’aventurer sur le bassin de Chambly. Avoir des vêtements appropriés à la température de l’eau (selon la saison).

Steve Paradis, commandant adjoint, Unité 16-Vallée du Richelieu à la Garde côtière auxiliaire canadienne, n’était pas encore de l’équipage au moment de la tragédie. Il relate toutefois que cela avait mobilisé les troupes au début du drame. En ce début de saison nautique, il souligne en caractère gras l’importance du port de la veste de flottaison.

Hommages qui ont suivi

En août 2015, l’inauguration du nouveau parc de l’île Demers, à Carignan, nommé le parc Rémy-Nolet, a eu lieu.

En novembre 2017, Rémy Nolet a reçu la médaille du civisme, à titre posthume, à l’Assemblée nationale.