Chambly : des violences conjugales non assumées
L’organisme chamblyen Ainsi soit-elle, qui vient en aide aux femmes victimes de violences, regrette que le phénomène des plaintes croisées est en augmentation.
« Cela a toujours existé. C’est un phénomène qui est en expansion mais on ne sait pas pourquoi. Cela peut être une belle façon de ne pas se responsabiliser et de se tirer d’affaire. » Josée Daigle, directrice de l’organisme Ainsi soit-elle, critique la multiplication des plaintes croisées.
« Nous assistons à un gain de violence dans les rues. » – Josée Daigle
Selon la Sûreté du Québec, 207 dossiers ont été ouverts dans ces conditions en 2024 contre 140 en 2020. Au 1er juillet 2025, on en comptait 109. « Certains hommes portent plainte contre leur femme pour coups et blessures. J’ai déjà accompagné des femmes à travers ce processus. Dans ce cas, tout est possible. La plupart des femmes arrive à se faire entendre mais il est déjà arrivé que l’une d’elles n’ait pas obtenu gain de cause. »
Ainsi soit-elle aide les femmes en difficulté quelque soit leur situation pour les aider à reprendre le contrôle de leur vie. « En ce moment, nous assistons surtout à une augmentation de demande d’aide dans un contexte de violence conjugale, reprend Josée Daigle. Cela arrive surtout après les séparations. »
Réaction plus rapide
Pour expliquer cela, la directrice avance plusieurs raisons. « Les femmes sont davantage informées et dénoncent plus qu’avant. Elles cherchent plus rapidement des ressources. Aussi, nous assistons à un gain de violence dans les rues. Les femmes se font siffler plus qu’avant. La philosophie du mâle alpha prend de l’ampleur, même chez les hommes. On assiste au discours qui veut que la femme reste à la maison avec les enfants. Cela peut s’opérer dans un contexte de succès de l’homme ou religieux. »
Selon Statistiques Québec, sur quatre victimes de violences conjugales en 2023, trois sont des femmes.
