Chambly : des citoyens incommodés par le chantier Aera
Des citoyens de la rue Caron, adjacente au chantier du projet AERA, se plaignent d’obstructions vécues au fil des mois.
Des résidents de la rue Caron vivent une « frustration grandissante » relativement au chantier Aera. « Nous endurons des situations qui dénotent un grand manque de respect de la part de plusieurs intervenants sur ce chantier », exprime avec exaspération Ginette Fortin, qui demeure sur la rue Caron.
La Ville de Chambly confirme au journal avoir reçu des plaintes au sujet du chantier. Le responsable du chantier en a été informé afin de « régulariser la situation problématique ». Ginette Fortin soutient que le voisinage a contacté la police à plusieurs reprises pour faire déplacer un véhicule qui obstrue la voie. La Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent affirme avoir reçu quatre plaintes depuis les douze derniers mois. Des constats ont été délivrés lors de certains de ces déplacements. Une autre plainte, pour un début hâtif des travaux le matin, a aussi été déposée l’été dernier.
Rue bloquée
Des citoyens disent s’être rendus au bureau du chantier parce que des véhicules bloquaient la sortie de leur stationnement.
Elle décrit une scène vécue. « Quand je retourne chez moi et que je vois un 65 pieds stationné de travers dans la rue, empêchant l’accès à mon logement, et que je dois enjamber le banc de neige parce que le chauffeur n’a même pas laissé un espace pour passer à pied, j’appelle ça un manque de savoir-vivre et un manque de respect », estime Mme Fortin.
Elian Sanchez, associé principal chez Momentum One, qui développe le projet, convient qu’un entrepreneur doit réagir « en bon voisin » quand un chantier incommode les citoyens à proximité. « Ça veut dire se rendre disponible et s’ajuster pour minimiser les impacts sur le voisinage », définit-il. Il mentionne avoir traité les plaintes avec « beaucoup de sérieux ». À titre d’exploitant de l’immeuble quand il sera construit, il soulève l’importance d’être « bon citoyen corporatif ». Il dit au journal ne pas « avoir eu vent d’une situation hautement problématique ». Il relate n’avoir recensé que deux plaintes et qu’elles datent de l’automne dernier.
« Les voisins avaient été rencontrés et, rapidement, nous avions fait les réparations du pavé », rappelle-t-il. Il nous fait part que par la suite, des suivis personnalisés ont été réalisés. « Si un camion de sous-traitant ne suit pas les instructions que l’on a données, on peut nous appeler et on va réagir », assure-t-il.
Pancartes de sensibilisation
Des pancartes de sensibilisation au respect du voisinage sont installées à l’entrée du chantier. « Les belles petites pancartes installées mentionnent que l’entreprise a un grand respect pour les citoyens environnants et qu’il est important pour elle d’avoir un bon voisinage. Blablabla, excusez l’expression, mais c’est juste de la bullshit! », considère Mme Fortin. « Le constructeur est le chef d’orchestre du projet, mais on a des quarts de métier qui agissent dans le projet et qui ne sont pas directement nos employés. On fait des rappels réguliers à nos équipes et aux sous-traitants par rapport aux comportements que l’on souhaite qu’ils adoptent sur le chantier », indique Elian Sanchez.
Il stipule qu’un lien sera ajouté sur le site Web de l’entreprise pour que les gens puissent entrer directement en contact avec la compagnie. « On va être sûrs que les bonnes personnes pourront adresser la situation et non pas « on ne sait pas qui » sur le chantier ou un travailleur externe. Il se peut qu’ils ne répondent pas comme il le faut, mais on ne peut pas contrôler ça », réagit-il.
Le projet
À ce stade du projet, les activités sont davantage ciblées à l’intérieur du site et moins sur les aires publiques. Elian Sanchez mentionne qu’une troisième entrée sera ouverte sur le chantier vers la fin du mois de mai. Le projet consiste en 146 logements locatifs de grandeurs variées : 12 studios, 53 logements 3 ½, 68 logements 4 ½, 13 logements 5 ½ et 1 suite pour les invités. Il comprend 182 cases de stationnement réparties de la façon suivante : 154 cases à l’intérieur pour les logements et 28 cases à l’extérieur pour le local commercial du rez-de-chaussée et pour le bâtiment commercial du 1860, avenue Bourgogne. Les cases de stationnement desservant le bâtiment patrimonial au 1860, avenue Bourgogne seront localisées sur l’emplacement du nouveau projet. Pour ce faire, une servitude d’accès est requise. Le chantier a permis une contribution de près de 1,8 M$ à la Ville.