« C’est extraordinaire! »
Les piquets de grève étaient peuplés la semaine dernière dans les rues de Chambly. Le mouvement pourrait se durcir dans les prochains jours.
Certains arrivent très tôt le matin pour montrer leur présence au piquet de grève. D’autres respectent davantage les heures de bureau, 8 h – 16 h, comme Vanessa Rodriguez, préposée au Centre d’hébergement Saint-Joseph et déléguée syndicale, implantée le long de la rue Martel à Chambly. « C’est une durée tout à fait correcte pour une mobilisation. D’autant que nous sommes très satisfaits de voir que la majorité des citoyens est derrière nous. Les automobilistes nous klaxonnent ou nous font signe. C’est très encourageant. »
Concernant le secteur de la santé, la Chamblyenne est prête à poursuivre sa mobilisation. « On est même prêts à aller au bout! La grève générale illimitée est envisageable en attendant le résultat du médiateur engagé pour mener les négociations concernant notre salaire et nos conditions de travail. »
D’ailleurs, le mouvement s’est durci avec la mise en place d’une grève illimitée des professeurs à l’initiative de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Jean-François Guilbaut, président du Syndicat de Champlain (CSQ), recouvrant une bonne partie de la Rive-Sud, a parcouru la région durant toute la semaine, allant de Saint-Bruno-de-Montarville à Longueuil en passant par Salaberry-de-Valleyfield. « Pour le moment, il est prématuré pour déterminer les suites de nos actions, souligne-t-il. Nous allons attendre le retour de nos représentants aux tables de négociation pour envisager quelque chose, sachant que la grève illimitée est plausible. »
Les grévistes ont, selon eux, plusieurs bonnes raisons de se sentir pousser des ailes. « C’est extraordinaire! poursuit Jean-François Guilbaut. En termes de force de mobilisation et de présence aux piquetages, on sent que le mouvement est largement suivi. Cela renforce notre conviction. On constate aussi que l’opinion publique nous encourage. C’est une semaine historique concernant les employés de l’État, dont 170 000 ont arrêté de travailler en même temps! »
Des revendications intactes
La volonté est intacte et les yeux sont rivés sur les tables de négociation, dont les revendications ont peu changé. Le président du CSQ appuie les conditions de son organisation. « Le dialogue est centré sur plusieurs grandes priorités. Nous voulons un ajustement du salaire par rapport à l’inflation, un fonds de pension amélioré ainsi que de meilleures conditions de travail et compositions de classe. La précarité des chargés au soutien scolaire est toujours d’actualité et nous ne céderons à aucun de ces points. »
Cette volonté, Jean-François Guilbaut l’explique par les défis quotidiens auxquels doivent faire face ses collègues. « Le réseau d’enseignants est tel qu’il nécessite un électrochoc. Les enseignants ne touchent aucun revenu durant la grève. Nous en sommes à quatre jours, vous pouvez mesurer ainsi le degré de notre engagement. »