Certains propriétaires de bateau n’auraient pas les compétences nécessaires pour conduire

NAVIGATION. Pour conduire une embarcation motorisée, seul un examen théorique doit être réussi. Certains plaisanciers et organisations considèrent toutefois que cette exigence est insuffisante.

Cet examen permet d’obtenir une carte de conducteur d’embarcation de plaisance qui fait office de preuve de compétence.

Selon le coordonnateur du programme de navigation de plaisance de la Société de sauvetage du Québec, François Plamondon-Labrecque, les conducteurs d’embarcations motorisées devraient avoir une formation plus approfondie.

«Le processus qui a été mis en place pour l’obtention de la carte de conducteur est très bien, c’est un bon début, mais c’est loin d’être suffisant et complet, affirme-t-il. On remarque que les plaisanciers manquent de connaissances lorsqu’ils conduisent leurs embarcations.»

C’est pourquoi la Société de sauvegarde du Québec offre un cours de navigation de plaisance de 33 heures. François Plamondon-Labrecque constate la pertinence de cette formation puisque de plus en plus de propriétaires de bateaux qui ont la carte de conducteur viennent la suivre.

«Plus les conducteurs sont formés, plus ils voient venir voir les situations fâcheuses et sont en mesure de les éviter», ajoute-t-il.

Une formation pratique nécessaire

Jean-Marie Balard, un citoyen de Chambly qui fait de la voile depuis 40 ans, va plus loin en soutenant qu’une formation pratique devrait être exigée. Celui qui a enseigné la voile croit que le cours n’aurait pas besoin d’être aussi complexe que celui pour apprendre la conduite automobile.

Selon lui, l’examen théorique menant à l’obtention de la carte de conducteur a été conçu avec peu de rigueur.

«Les plaisanciers qui passent cet examen sur Internet ne sont pas forcément compétents. On dirait une petite formalité de la part des autorités pour se soulager la conscience», affirme M. Balard

Diversité des embarcations

Transports Canada, qui s’occupe de délivrer les cartes de conducteurs, justifie l’absence de formation par la variété des bateaux.

Transports Canada n’exige pas de formation pratique parce qu’il existe une multitude de types d’embarcations et elles ne se conduisent pas de la même façon», mentionne l’agent de développement de Transports Canada au bureau de la sécurité nautique, Jean Tellier.

«Les propriétaires ou conducteurs de ces embarcations sont libres d’aller chercher la formation pratique particulière au type de leur embarcation», ajoute-t-il.

Pour le moment, la réglementation ne devrait donc pas changer. Toutefois, Transports Canada indique que des efforts sont donc mis de l’avant pour améliorer l’éducation en matière de sécurité nautique et pour renforcer la qualité des examens menant à l’obtention de la carte de compétence.