Carignan : Un professeur veut montrer l’exemple
Gabriel Gaudreault enseigne au cégep. Afin de stimuler ses élèves, le Carignanois a décidé de participer à une course à pied particulière en Turquie.
Gabriel Gaudreault est enseignant au cégep. Le Carignanois a été témoin de l’arrivée des réseaux sociaux et de leur influence sur le quotidien de ses élèves. « J’ai toujours enseigné aux jeunes que la facilité est rarement la bonne voie à suivre pour s’élever. Or, on vit dans une ère où l’intelligence artificielle et les téléphones intelligents encouragent celle-ci. L’instantané règne au détriment de l’effort. Ainsi, le sentiment d’accomplissement est moins valorisé. »
« On ne différencie plus la compréhension de la matière au succès de l’examen. » – Gabriel Gaudreault
Concrètement, le professeur voit une évolution de l’exigence des élèves au moment des examens. « On dirait que l’effort n’est plus gratifiant. On ne différencie plus la compréhension de la matière au succès de l’examen. Les jeunes ne cherchent pas à aller au-delà du 60 % de l’examen et ne s’interrogent pas pourquoi je veux leur enseigner quelque chose. Pourtant, si je le fais, c’est que cela leur sera utile, non? Quand on fournit les efforts, quand on veut aller plus loin, on trouve plus qu’un bout de papier qui représente les 60 % de l’examen. »
Efforts nécessaires
Devant ce constat, l’enseignant de 38 ans a décidé de donner l’exemple en participant au Marathon des Sables, une course de 120 kilomètres en autosuffisance durant quatre jours dans le désert turc. « Je vais courir avec nourriture, boisson, habits et nécessaire pour dormir, explique-t-il. Ce défi me semble être un beau lien avec ce que je souhaite enseigner aux élèves. C’est un accomplissement, et il est certain qu’il faudra faire des efforts. »
S’il est conscient de la tâche qui l’attend, Gabriel Gaudreault s’estime capable de la réaliser sous conditions. « Je suis coureur amateur, mais il faudra que je m’entraîne pour être prêt pour le mois de juin. Ma vie professionnelle est très occupée entre la vie en classe, la correction de copies ou encore la planification des cours, en plus de ma vie personnelle… Il faudra trouver des moments pour me préparer. Je sais que si je parviens à franchir la ligne d’arrivée, ce sera un grand sentiment de satisfaction. Les plus grandes sources de joie sont derrière les épisodes de sacrifices et d’efforts. »
Des doutes
La course aura lieu au mois de juin en Cappadoce, une région située au centre de la Turquie. « Je ne l’ai pas encore annoncé officiellement à mes élèves, mais certains sont déjà au courant, poursuit le professeur. Certains me croient un peu fou de vouloir réaliser cette course. C’est vrai que le défi est intense. J’ai des peurs et des craintes, mais c’est l’effet recherché. Il faut sortir de sa zone de confort et moi, je prône cela aux jeunes. »
Ainsi, Gabriel Gaudreault est prêt à voyager en Turquie avec ses doutes. « Je n’ai jamais fait une aussi grande course. Est-ce que je vais réussir? Vais-je tenir jusqu’au bout seul avec mes pensées dans le désert? Je vis un léger stress vis-à-vis de cela, mais c’est l’effet que l’on recherche. »
Il est possible de suivre l’aventure de Gabriel Gaudreault sur les réseaux sociaux en s’abonnant à » Le prof aux jambes de feu « .
