Carignan : les vaches de la 112 qui intriguent la population
Les vaches Highland installées aux abords de la route 112, à Carignan, intriguent la population. Les propriétaires des lieux se font interpeller fréquemment à leur sujet.
Nous avons rencontré Louis Caron et son fils, Michaël. Entourés des membre de leur famille, ils sont les hommes derrière le projet impliquant les vaches Highland, visibles de la route 112, à Carignan. La présence de la race bovine écossaise intrigue bon nombre de passants. « Tous les jours, il y a du monde. La fin de semaine, il y en a encore plus. Les gens disent que ce sont leurs vaches préférées et ils veulent être pris en photo avec », dépeint le père.
Des citoyens sont tentés de s’arrêter pour flatter les bêtes. Le duo condamne ce geste et rappelle que les vaches peuvent être « imprévisibles » et qu’il faut demeurer prudent. « On est ouverts à ce que les gens s’arrêtent et à parler avec eux, mais il ne faut pas entrer en contact avec les vaches sans supervision », soutient Michaël.
Une progression rapide
Les deux hommes ne sont pas issus du milieu agricole. Louis est notamment prêteur hypothécaire privé et Michaël est dans l’aménagement paysager. « La famille aime beaucoup les animaux », lance Louis pour prémisse. Au départ, deux ou trois vaches élevées en pâturage étaient prévues. « On est un peu tombés en amour avec la race », admet le fils. En juillet dernier, les cinq premières vaches sont arrivées. Au moins d’août, quatre autres se sont ajoutées. En octobre, le nombre est monté à dix-huit. Six autres sont attendues d’ici le mois de mai. L’objectif est de préserver la race et de vendre des animaux reproducteurs afin de la faire connaître. « On ne veut pas utiliser nos vaches pour la boucherie », assure Louis. Le coût d’une vache Highland à des fins de reproduction est en moyenne de 3 500 $. Deux ânesses peuplent également le lieu. Des poules s’ajouteront au lot.
Beaucoup de temps consacré
Michaël est présent quotidiennement pour s’occuper du projet qui se développe sur une terre de 175 acres. Louis affirme y consacrer une trentaine d’heures hebdomadairement. Ils soulignent qu’en raison de son habitude à de grandes variations de températures, la Highland est facile à entretenir. « Mais pour la nourriture, surtout l’hiver, ça prend du foin. Ça mange beaucoup pour rester au chaud », convient Louis. L’été, elles s’approvisionnent à même le champ. « On les surnomme les débrouissailleuses. Ça fait le ménage! », relate le père.
Favoriser l’autosuffisance
Au printemps, la famille ouvrira un stand. Elle y offrira diverses sortes de viandes provenant d’autres éleveurs, de l’ail, ainsi que des arbres issus de sa plantation. L’idée d’une serre pour y cultiver des tomates plane également. C’est sous le nom de Sana Terra qu’elle sera exploitée. « C’était une question d’autosuffisance et de traçabilité au niveau de ce que l’on mange. On s’est dit pourquoi ne pas l’offrir à tout le monde du coin », considère Michaël. Son père met l’accent sur l’absence d’hormones, de pesticides, d’insecticides ou de tout produit chimique dans leur démarche.
Les vaches et la bière
La drêche est le résidu de l’orge après soutirage du moût, en brasserie. Elle est décrite en quelque sorte comme la pulpe de la bière obtenue lors du processus de brassage. Étant pris avec, les producteurs de bière doivent trouver une façon de s’en départir. Il se trouve que les vaches en sont friandes. Les deux hommes mentionnent que ce grain, empli de protéines, permet de nourrir les vaches partiellement. La famille Caron récupère la drêche provenant de resto pub La Croisée des Chemins de Chambly. Ce modèle d’économie circulaire bénéficie aux deux parties.