Carignan : ils vivent en harmonie avec la nature
Luisa Montes et Chris Adam ont fait de leur maison un sanctuaire de la nature. Outre leur quotidien entouré d’animaux, les Carignanois cultivent assez de fruits et légumes pour vivre plusieurs mois.
C’est une maison particulière au bout de la rue Bouthillier à Carignan. « Cela semble désordonné à certains endroits, mais tout a été pensé, sourit Luisa Montes. Certaines zones du jardin ont besoin d’être nettoyées, tandis que d’autres doivent être laissées à l’état sauvage. »
De leur espace, Luisa Montes et Chris Adam en ont fait une oasis pour animaux et pratiques écologiques. « Nous naturalisons la propriété depuis plus de 25 ans pour attirer le plus d’espèces de plantes et d’animaux indigènes possible, affirme-t-il. J’ai identifié plus de 500 espèces de plantes, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et d’insectes sur la propriété. Nous avons vu 94 espèces d’oiseaux et 101 espèces de papillons de nuit et de papillons sur ma propriété. »
Un spectacle
Depuis sept ans au Québec, Luisa Montes ne se lasse pas de la fréquentation dans le jardin. « Nous avons actuellement une maman moufette avec ses quatre petits. On a aussi des marmottes, des lapins, des merles, des tortues, des couleuvres ou encore des crapauds et des grenouilles grâce à l’étang que mon mari a installé. Les animaux viennent ici librement, on ne les embête pas. »
Au contraire, Chris Adam se réjouit du spectacle quotidien qui lui est offert. « Les chants des oiseaux nous détendent, tout comme les grillons la nuit. Les enfants méritent de vivre l’excitation de voir des lucioles de la fenêtre de leur chambre, et on pourrait être plus nombreux à se sentir bien d’avoir donné quelque chose en retour à l’environnement qui nous soutient. C’est une expression de bien-être pour tous. »
Si belle soit-elle, la nature peut être aussi cruelle. Luisa Montes l’a expérimenté. « Un jour, j’ai vu un faucon foncer sur un nid de cardinaux pour prendre les petits. J’avais pitié, car ils avaient leur abri, que nous leur avions fabriqué. Mais c’est la nature. »
Une philosophie
Aussi, le couple n’hésite pas à sortir dans le jardin pour se mêler à la faune et à la flore qu’ils ont installées. « On essaie de s’habiller toujours de la même couleur, explique Luisa Montes, montrant son chandail bleu. Cela les aide à nous reconnaître. Les animaux ne fuient plus à notre arrivée et certains attendent même la nourriture. On partage l’espace avec la nature et on apprend à vivre avec. »
Outre la vie avec les animaux, Chris Adam souligne l’aspect écologique de sa propriété. « Toute l’eau de pluie tombée sur les toits est récupérée pour arroser les jardins potagers grâce à un système de canalisation de débordement dans des barils d’eau qui remplissent trois bassins de profondeur variable. Notre potager est nourri par le compost créé sur la propriété. Enfin, les bûches et les souches sur la propriété attirent les champignons et les insectes qui ont besoin de bois en décomposition. »
Asperges, oignons, fraises, framboises ou encore pommes de terre… La culture a aussi sa place dans le jardin. « La terre est fertile ici, assure Luisa Montes. Nous congelons la production afin de pouvoir manger notre récolte sur différents mois. »
Heureuse de son mode de vie, Luisa Montes y voit une dimension philosophique. « Cela m’amène la paix intérieure et la conscience du rôle de l’être humain dans le monde. Mon époux a eu cette conscience toute sa vie. »