Carignan: Facture salée pour les propriétaires ayant des installations septiques polluantes
ENVIRONNEMENT. Quelque 500 propriétaires de Carignan pourraient avoir à débourser entre 6000$ et 25 000$ pour rendre conformes leurs installations septiques. Leurs résidences font partie des 800 qui ne sont pas desservies par les services d’aqueduc ou d’é
Au printemps 2011, la Ville de Carignan a mandaté la firme Eco-Pro Environnement pour réaliser un inventaire des installations sanitaires du territoire. L’objectif de cette opération, qui s’est échelonnée jusqu’en 2013, était de vérifier si les installations étaient polluantes. La municipalité souhaitait les rendre conformes avant d’instaurer une vidange tous les deux ans.
Dans le rapport remis par la firme à la Ville, chacune des installations a été classée dans une des cinq catégories, soit A, A-, B, B- et C. Celles qui se retrouvent dans les catégories B- et C doivent être rendues conformes le plus rapidement possible.
Les installations septiques classées B- nuisent de façon indirecte à l’environnement, de différentes façons. Par exemple, certaines sont trop près d’un lac ou d’un cours d’eau, ou sont fabriquées en métal plutôt qu’en plastique.
Celles qui sont dans la catégorie C apportent, quant à elles, une nuisance directe qui est perceptible visuellement. Dans ce cas, l’expert peut, entre autres, avoir constaté une résurgence, c’est-à-dire un surplus d’eaux usées, ou un déversement dans l’environnement lors de son inspection sur le terrain.
Des solutions proposées
Afin d’aider les citoyens à opter pour des installations non polluantes, la Ville de Carignan a trouvé des solutions pour réduire les coûts. Elle a déjà fait une demande de subvention, il y a plus d’un an, au gouvernement pour financer une analyse technique permettant d’établir la faisabilité de fosses septiques communes.
Cette demande concerne 275 propriétés dans les secteurs La Source et Sainte-Thérèse ainsi qu’à l’Île Sainte-Marie. Elles ont été priorisées, car elles se trouvent à proximité de la rivière Richelieu ou de lac privés.
Le gouvernement a toutefois refusé d’accorder une subvention pour le secteur De la Source, car la dimension des terrains est grande et la valeur foncière des propriétés est élevée. La Ville attend présentement une réponse pour les deux autres secteurs.
Elle pourra, à la suite de l’analyse, procéder à une nouvelle demande de subvention, cette fois pour la réalisation du projet. Elle espère ainsi que le gouvernement pourra couvrir 50% des coûts.
La Ville prévoit aussi faire un règlement d’emprunt, dès cette année, pour aider les citoyens qui n’ont pas les moyens de payer de nouvelles installations septiques. Ces derniers pourront ensuite rembourser la municipalité progressivement.
«Nous allons commencer cette année, mais nous ne pourrons pas tout faire en même temps. Nous voulons aider les citoyens le plus possible», conclut le maire de Carignan, René Fournier.
Un prix basé sur plusieurs critères
Le prix d’une installation septique varie en fonction du type de système nécessaire. Afin de déterminer le plus efficace pour une propriété, trois éléments doivent être observés, selon la chef de service urbanisme, permis et inspection de la Ville de Carignan, Christine Ménard.
Le premier est la surface disponible, puisqu’un champ d’épuration ou de polissage ne peut pas être installé deux fois au même endroit. Plus un terrain est grand, plus il y a de possibilités. Généralement, un système plus grand et moins coûteux peut y être mis en place.
Le deuxième est le type de sol, qui permet de déterminer le taux de perméabilité. À Carignan, plusieurs terrains sont composés d’argile, ce qui empêche les eaux usées de pénétrer dans le sol. C’est pourquoi, généralement, il n’est pas possible d’installer un système de niveau primaire moins coûteux. Les propriétaires doivent donc se tourner vers des dispositifs de traitement des eaux usées de niveau secondaire.
Le troisième est le milieu récepteur, c’est-à-dire la surface qui reçoit les eaux usées. Ce peut être le terrain, un fossé ou un cours d’eau.