Services d'aqueduc et d'égouts à Carignan

Carignan : casse-tête au sujet de services souterrains

Plusieurs habitants de la rue Bernard-Boucher veulent raccorder leurs services d’aqueduc et d’égouts au réseau de la Ville de Carignan. Problème, plusieurs ne sont pas d’accord avec la proposition des coûts des travaux.

La rue Bernard-Boucher est un petit coin de paradis rattaché discrètement à Grande Allée. Les grandes maisons surplombent de larges terrains à côté d’un champ. Une portion de cette petite artère en forme de fer à cheval bénéficie des services d’aqueduc et d’égouts de la Ville de Carignan, l’autre non. Du moins, pas encore.

« On aimerait que la Municipalité participe davantage financièrement à ces travaux. » – Vincent Paparella

« C’est un dossier dont on entend parler depuis 20 ans, résume le maire, Patrick Marquès. Les habitants veulent se faire raccorder, mais lorsqu’on présente les coûts, ils n’en veulent plus. Le problème est qu’au plus on attend, au plus ce sera dispendieux. La Ville se rangera derrière la majorité. »

Une tendance s’était dégagée parmi les 13 lots concernés et sondés, l’année dernière, pour savoir si les propriétaires voulaient les deux services, uniquement l’aqueduc ou le statu quo. « Nous avons comptabilisé 46 % des votes pour le statu quo, 38 % en faveur des deux services et les deux lots restants, comptant pour 15 %, ne se sont pas prononcés, car le propriétaire est absent, poursuit Patrick Marquès. Cependant, il avait déjà donné son approbation pour ces travaux. Donc, nous sommes partis pour le faire. »

Un absent pour faire la différence

Lors de la séance du conseil municipal du 7 mai, un résident a objecté. « Mais ce propriétaire a changé d’avis quand il a vu les coûts que cela engendrerait. Il est actuellement en Grèce. » Dans un document, la Ville de Carignan affirme que le coût unique de l’obtention des deux services serait de 110 000 $ par résidence ou bien de 61 0000 $ pour l’unique réseau d’aqueduc. Une option de paiement sur 20 ans est aussi offerte.

Favorable aux deux services pour sa maison, Vincent Paparella n’est pas d’accord sur le montant présenté des travaux. « C’est excessivement cher! La Ville aurait dû faire les travaux lorsqu’un raccord a été effectué sur la place Jean-Vincent. Elle a manqué de vision là-dessus. On aimerait que la Municipalité participe davantage financièrement à ces travaux. »

Voisin d’une centaine de mètres, Jean-François Côté tient à peu près le même discours. « Je vois d’un œil favorable l’arrivée des installations septiques dans notre secteur. Les coûts s’avèrent toutefois très élevés et je comprends qu’il y ait des réfractaires parmi nos voisins. Aussi, la rue Bernard-Boucher étant adjacente à une terre agricole, j’estime que cette portion devrait être la responsabilité de la Municipalité ou du gouvernement du Québec et ne devrait pas être à la charge des résidents. J’ignore toutefois si cette portion fait partie du calcul et si elle est répartie proportionnellement à l’ensemble des résidences concernées. »

Un autre habitant de la rue Bernard-Boucher fustige les coûts engendrés par ces travaux. « Je me suis battu pour être raccordé au réseau de la ville, mais le service s’arrête à ma maison. J’ai dû signer un papier indiquant que je devrais payer le prolongement de service longeant mon terrain. Je devrais donc payer des dizaines de milliers de dollars pour un service que j’ai déjà. »

Réponse en juin

Concernant la facturation, la Ville de Carignan indique sa méthode. « La répartition des coûts est effectuée en fonction des mètres linéaires de façade desservis. Une méthode spécifique est appliquée pour les lots situés en coin, où la moyenne des deux façades est utilisée. La Ville assumera les coûts de reconstruction de la partie de la voirie en traitement de surface qui devait être refaite à court ou moyen terme. Cette portion représente un montant estimé à 362 217 $. »

Désormais, la balance pourrait pencher selon la volonté du propriétaire absent du pays. La Ville de Carignan suivra le résultat d’un registre où les résidents, pour ou contre ces travaux, devront venir signer en personne. Aucune procuration n’est possible. La Ville devrait prendre sa décision en juin. « On ne forcera pas les travaux si la majorité est contre, assure Patrick Marquès. Nous avons proposé ces travaux car des résidents nous avaient sollicités. »