CALM devient Éduc à tout

Le Comité d’alphabétisation locale de Marieville (CALM) devenu désormais Éduc à tout a organisé mercredi dernier une journée « porte ouverte », afin de mieux faire connaître ses services à la population.
Plusieurs « apprenants » ont assisté à cette journée d’accueil. Lidia Rodrigues, d’origine mexicaine, installée au Québec depuis 34 ans, agit aujourd’hui comme aide à la traduction, après avoir suivi des cours de français à partir de 2014. « Au Mexique, relate la femme dentiste, j’ai appris l’anglais, mais comme je tenais à apprendre le français, surtout la grammaire et la prononciation, le CALM m’a aidée. Aujourd’hui, je redonne en aidant des immigrants espagnols. C’est moi qui fais le lien entre eux et les formatrices. »

« Le CALM ne disait rien aux gens, alors que pour moi Éduc à tout c’est : “dis-moi ce que tu veux et je te montre comment l’avoir”. » – Jacques Tétreault

Nathalie Joubert tient à changer de carrière après avoir travaillé dans la restauration. « Je suis venue ici pour terminer mon secondaire V, car j’ai besoin de ce diplôme. Là, je vais suivre des cours pendant dix mois pour devenir aide-technicienne en pharmacie ». La quinquagénaire qui a suivi des cours depuis juillet se dit fière de ses efforts réalisés grâce à de la discipline et des encouragements de son conjoint et de sa famille.

 Un travail d’accompagnement

« Le CALM ne disait rien aux gens, explique Jacques Tétreault, directeur de l’organisme, alors que pour moi Éduc à tout c’est : “dis-moi ce que tu veux et je te montre comment l’avoir”. »
Jacques Tétreault rappelle que l’organisme a été fondé en 1985 à la suite de la décision de la municipalité de Marieville et de la Commission scolaire des Hautes-rivières de créer des comités d’alphabétisation pour les gens qui n’avaient plus accès à l’école.
« C’était surtout de l’alphabétisation adressée aux travailleurs qui avaient besoin d’apprendre à lire et à écrire pour un métier ou pour pouvoir lire ou étudier un document. »
Aujourd’hui, poursuit-il, « c’est différent, on prend les jeunes qui lâchent l’école ou les gens qui sont au travail, mais qui ont besoin de l’équivalent d’un secondaire III ou un secondaire V. On les prépare et on les envoie à la commission scolaire pour passer les examens ».
Trois formatrices dispensent les cours d’alphabétisation, de francisation pour les immigrants ainsi que des cours d’éducation populaire à Marieville ainsi qu’aux points de services situés à Chambly et à Saint-Césaire.
En matière d’éducation populaire, spécifie le directeur, « la personne qu’on reçoit a différents besoins que l’école ne dispense pas, que ce soit sur le plan des relations interpersonnelles, de l’emploi ou de la confiance en soi.
Depuis janvier, peut-on lire dans L’Éclair, le journal des étudiants d’Éduca à tout, « une apprenante a réussi son TDG (test de développement général) et sept leurs TENS (test d’équivalence de niveau secondaire). L’organisme veut dépasser la dizaine de réussites en 2018.

Un organisme passoire

Jacques Tétreault a été enseignant en éducation physique pendant 35 ans. Détenteur d’un certificat en animation et d’une maîtrise en psychopédagogie, il a rédigé aussi un essai intitulé Apprentissage lent et intelligence, l’envers de la médaille.
Il tient à souligner qu’Éduc à tout sert « comme une passoire qui récupère le jeune » pour lui « offrir des services précis que la commission scolaire ne peut pas lui donner ».
Éduc à Tout dessert en plus de Marieville, Chambly et Saint-Césaire, plusieurs municipalités allant même jusqu’à Saint-Lambert et Saint-Hyacinthe.
Éduc à tout va organiser un dîner reconnaissance le 20 juin prochain auquel est invité toute la classe politique de la région.