«Ça pourrait arriver chez nous», craint un voisin

IMMOBILIER. Bien qu’il y ait eu plus de peur que de mal dans l’effondrement d’un bâtiment en construction à Rougemont, la situation inquiète. Deux autres édifices voisins de celui qui s’est affaissé le 11 mars ont été construits en suivant les mêmes plan

«Les travaux étaient avancés, les fenêtres étaient déjà posées, c’est qu’ils avaient presque fini. Ce n’est pas normal que ça s’effondre comme ça. Ça veut dire que ça pourrait aussi arriver chez nous», confie un voisin, qui a préféré garder l’anonymat.

Le jour de l’effondrement, le Journal de Chambly a pu constater que les dégâts étaient importants, le deuxième étage de l’édifice s’étant complètement affaissé.

Heureusement, seuls deux employés qui travaillaient sur le chantier ont été légèrement blessés. L’un d’entre eux a été transporté à l’hôpital par mesure préventive pour une blessure à la jambe. L’autre employé a été coupé au visage par un morceau de bois.

Ne tenir qu’à un fil

«C’est la première fois qu’un tel événement arrive. En ce moment, c’est le mur du fond qui tient tout. S’il lâche, tout s’effondre. Ça tient de peur», mentionnait au Journal le lieutenant des pompiers de Rougemont, Alain Gagné, sur place pour sécuriser le périmètre.

Après avoir observé quelques photos de la bâtisse effondrée, l’ingénieur de la firme Calculatec Alain Mousseau suppose qu’il y a eu effondrement vers le centre. «Une rupture d’une cloison portante pourrait donc être en cause. C’est impressionnant de voir que le toit et les murs de l’étage ne se sont pas effondrés après avoir perdu à peu près tous leurs supports», s’étonne le spécialiste.

Confiant malgré tout

L’architecte-propriétaire de Maison & Condo Rougemont, Francis Lavoie,  assure toutefois ne pas s’inquiéter. «On est dans une situation d’un événement de chantier. Pas dans une situation d’un événement final. C’est la troisième répétition de ce projet qui est, au fond, deux triplex jumelés. Sur les six, c’est seulement un qui a un problème», rappelait-il.

Son fils et copropriétaire, Frédéric Lavoie, rencontré sur le chantier, se montrait lui aussi rassurant. «Nous avons bien sécurisé [les lieux]pour ensuite comprendre ce qui s’est passé, pour nous assurer que ça ne se reproduise pas et pouvoir recommencer la construction le plus tôt possible.»

Les six logements avaient déjà trouvé des locataires. La poursuite des travaux sera autorisée lorsque toutes les conditions demandées par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) seront remplies.

La partie endommagée a ensuite été démolie, condamnant la moitié de l’édifice. Joint au téléphone quelques jours après l’incident, Francis Lavoie mentionnait qu’il comptait répondre aux demandes de la CNESST au cours de la semaine.

Exigences demandées à Maison & Condo Rougemont par la CNESST

– Mener une enquête pour déterminer les causes de l’accident et en obtenir les expertises écrites.

– Recevoir des plans d’ingénieur pour s’assurer que la structure puisse supporter toutes les charges, afin que l’ensemble du bâtiment soit sécuritaire.

– Clôturer le chantier.

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