« Ça devient le chaos! »
L’absence de régulation de circulation au carrefour Daigneault – route 112 a transféré une bonne partie du trafic souhaitant rejoindre le centre-ville sur la rue Martel. Au grand dam de ses résidents.
« Depuis que les camions passent, ma maison bouge. » Habitante d’une maison patrimoniale sur la rue Martel, Diane Marcil en a assez du trafic au bord de sa propriété. Depuis plusieurs semaines, la circulation s’est intensifiée sur l’une des rues historiques de la ville. « Je suis ici depuis dix ans, complète Pascale Harvey, qui habite un peu plus loin. Nous avons de la misère à traverser pour rejoindre notre terrain au bord de l’eau. Quand je jardine devant ma porte, je peux me faire frapper à tout moment, car les vélos ont peur des voitures et circulent désormais sur les trottoirs. J’ai l’impression que l’on attend qu’un accident se produise pour réagir! Ça devient le chaos! »
« Nous tournons cette situation en dérision en appelant désormais cette artère le boulevard Martel. » – Lucie Legault
Le coupable? La circulation provenant essentiellement de Carignan et plus précisément de l’Île-aux-Lièvres. Une interdiction de tourner à gauche sur la route 112 à la hauteur de la rue Daigneault incite tout le trafic à emprunter la rue Martel afin de gagner une dizaine de minutes pour rejoindre le centre-ville de Chambly. La population du quartier réclame, depuis des mois, un feu rouge pour réguler la circulation, mais il ne vient pas. « Ce sont désormais des camions dix-roues avec des chargements de terre qui passent! poursuit Pascale Harvey. Avant, on veillait sur notre terrasse en écoutant chanter les oiseaux. Aujourd’hui, on a de la misère à se parler à cause du bruit. Ma maison a 135 ans, elle est patrimoniale. Mon conjoint avait rénové récemment l’intérieur et on constate maintenant des fissures à cause des vibrations des poids lourds! J’étais en amour avec ce quartier, mais je vous confie que l’on reçoit des offres d’achat de notre maison. On commence à les regarder. »
Et cet été?
Son mari, Mario Lavoie, acquiesce à ses propos. « Regardez l’état de la route. Elle est réparée à différents endroits, mais la circulation des poids lourds sur un chemin au bord de l’eau provoque des dommages plus importants. Il faudra bientôt la refaire entièrement. » L’inquiétude du résident va même plus loin. « L’été, les gens viennent pique-niquer sur l’herbe en nombre. Comment cela va se passer? »
Rien ne bouge
Lucie Legault possède aussi sa maison le long de la rue Martel. Elle aussi en a assez de la situation. « Mais c’est tout un quartier qui souffre! Au-delà de la rue Martel, les voitures et les camions prennent les rues adjacentes, comme Georges-Pépin ou Saint-Pierre. Le statu quo n’est pas acceptable. Nous tournons cette situation en dérision en appelant désormais cette artère le boulevard Martel. Les voitures sont nombreuses, vont vite et ne respectent pas les arrêts. On ne peut pas imputer toute la responsabilité sur la Ville car le trafic s’est développé du côté de Carignan, mais il faut trouver une solution. À ce sujet, on aimerait que cela soit plus transparent avec davantage de collaboration citoyenne. »
Au fait, où en est le sujet du feu rouge du carrefour Daigneault – route 112? La route 112 relevant d’une compétence provinciale, le ministère des Transports du Québec (MTQ) doit donner son accord pour que la Ville prenne aussi la décision. Or, Michel Casgrain, habitant le quartier, a brandi un courriel imprimé du 3 avril, lors de la dernière assemblée municipale, assurant que Rogério Correia, directeur général à la direction générale principale de la région métropolitaine de Montréal, n’a pas reçu les plans de la Ville afin de donner son aval pour l’installation du feu rouge. Jean-François Auclair, directeur général de la Ville de Chambly, assure pourtant avoir envoyé le tout le 19 janvier dernier. Nous avons demandé la preuve de cette communication écrite, mais la Ville n’a pas souhaité nous la transmettre. Statu quo.