Burkina Faso: les mesures de sécurité devront être revues, selon St-Pierre

MONTRÉAL. Faisant part de sa «grande tristesse» à la suite des attentats qui ont tué six Québécois au Burkina Faso et un en Indonésie la semaine dernière, la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, affirme que le

En marge d’une conférence de la Chambre de commerce de Saint-Laurent-Mont-Royal, mardi matin à Montréal, la ministre a en effet déclaré travailler en étroite collaboration avec certains organismes humanitaires à ce sujet. «Nous [Québec] allons demander à ce que les mesures de sécurité soient revues».

La ministre a toutefois rapidement ajouté qu’il ne fallait pas «non plus s’empêcher d’y aller [à l’étranger], ce serait donner la victoire aux terroristes».

Pour l’ONG Oxfam-Québec, il s’agit avant tout «de mécanismes à mettre en place», plutôt que d’une loi. «Car si on fait une loi pour Ouagadougou, pourquoi pas pour Paris?» a précisé leur coordonnatrice des communications, Julie Lesage, en rappelant que le niveau d’avertissement est le même au Burkina Faso et en France.

Les recommandations que suivent les organismes sont celles du ministère canadien des Affaires étrangères pour les voyageurs. Oxfam-Québec dispose en plus d’une personne responsable de la sécurité pour chaque pays. Néanmoins, tout le monde aurait à gagner d’un meilleur partage des informations, notamment les petits organismes, selon Mme Lesage.

«Courroie de transmission»

Au sujet du drame survenu le 15 janvier en Afrique, la ministre a réitéré son soutien aux familles et la collaboration entre le provincial et fédéral dans cette affaire.

«Nous allons faire en sorte d’être la courroie de transmission entre les familles et le gouvernement fédéral pour s’assurer que toutes les choses se fassent humainement et qu’elles [les familles] puissent être accompagnées sans être laissées à elles-mêmes face à un ordinateur à remplir un formulaire», a déclaré Mme St-Pierre.

Le Québec aurait notamment fait pression sur Ottawa pour que le rapatriement des corps se fasse aux frais de l’État.

Le gouvernement n’a par contre pas envisagé de coopération policière avec les autorités burkinabés, contrairement à la France, qui compte deux victimes, et qui a envoyé une équipe de la police scientifique.

«En mode stratégie»

Christine St-Pierre, à qui le premier ministre Philippe Couillard a confié le mandat de poursuivre les efforts de collaboration avec les partenaires internationaux pour lutter contre la radicalisation, se rendra à Paris cette semaine. Elle doit y discuter du rôle du Québec avec les membres de l’Organisation internationale de la Francophonie et de l’UNESCO.

«Bamako, Ouagadougou, Paris: il y a plusieurs pays de la francophonie qui sont touchés et Michaëlle Jean [la Secrétaire générale de la Francophonie] veut qu’on se mette en mode stratégie», a précisé Mme St-Pierre.

Johanna Pellus, Métro