Budget 2016 : facture salée pour les producteurs agricoles de Saint-Césaire

ÉCONOMIE. La Ville de Saint-Césaire ne connaîtra pas de hausse de taxes pour 2016. L’effort des contribuables sera tout de même requis en raison de l’augmentation de l’évaluation du nouveau rôle, qui affectera particulièrement les producteurs agricoles.

Si l’évaluation du rôle au niveau résidentiel augmente de 6,7 %, le milieu agricole devra assumer une hausse de 21,4 %. « Ce sont eux qui écopent le plus, car la valeur des terres a beaucoup augmenté », explique le maire, Guy Benjamin.

Les membres de la communauté rurale proposaient comme solution que la Ville adopte un taux de taxation varié, afin de préserver les proportions actuelles. Cette idée a toutefois été refusée par la Ville, qui doit composer avec plusieurs projets d’envergure qui l’empêchent d’accepter cette proposition.

« Nous aurions aimé pouvoir baisser les taux de taxes, mais avec tous les projets, ce n’était pas possible.  Ce fut le budget le plus difficile à faire depuis mon arrivée à la Ville. Nous avons dû prendre des décisions crève-cœur », évoque le maire.

Si la municipalité avait accepté d’implanter un taux varié, le maire estime que la Ville aurait eu un manque à gagner de 105 000 $.

Le président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Rouville, Yvon Boucher, se désole que le milieu agricole écope de cette décision. Si le ministère de l’Agriculture rembourse une partie de la taxe, des rumeurs circulent présentement comme quoi ce budget de remboursement serait gelé cette année. Les agriculteurs de Saint-Césaire devraient donc assumer la totalité de cette hausse de taxes.

« La Ville n’a pas eu le courage d’avoir deux taux de taxes distincts pour s’assurer que chacun assume sa juste part. On est prêt à faire la nôtre, nous n’avons pas de remboursement pour nos résidences. Ce sont sur les terres que ça se joue le plus, elles ne requièrent pourtant pas de services de la Ville », précise M. Boucher.

Au niveau résidentiel, une maison d’une valeur de 200 000 $ selon le dernier rôle (213 400 $ selon le rôle de 2016-2018) verra ses taxes foncières augmenter d’environ 50 $. À ce montant s’ajoutent d’autres tarifications, telles que pour les ordures ménagères, l’aqueduc, l’assainissement des eaux, etc.

Investir dans l’avenir

« On demande à tout le monde de mettre l’épaule à la roue. On a beaucoup d’infrastructures de loisirs, ça inclut nécessairement des investissements. On veut garder le cap pour avoir des taxes raisonnables », ajoute M. Benjamin.

Le dossier de l’expropriation pour permettre l’agrandissement de l’école Saint-Vincent représente un gros morceau pour la Ville, qui prévoit près de 3,4 M$ pour permettre l’expropriation, les travaux de démolition et de désinfection. Plusieurs travaux d’asphaltage sont également à l’ordre du jour pour la Ville.