Blanchet réagit
Nommé entraîneur d’une équipe semi-professionnelle du CF Montréal, Sandro Grande n’aura vécu cet honneur qu’une seule journée. La cause, un tweet concernant l’attentat contre Pauline Marois au Métropolis il y a 10 ans. Yves-François Blanchet ne pardonne pas la décision du CF Montréal.
Sandro Grande s’est vu démis de ses fonctions d’entraîneur de l’équipe réserve du CF Montréal, le lendemain de sa nomination, pour un tweet datant de 2012 sur lequel il écrivait, après l’attentat raté du Métropolis Pauline Marois, cheffe du Parti québécois (PQ), qui avait coûté la vie à un homme : « La seule erreur que le tireur a commise la nuit dernière, c’est de rater sa cible. La prochaine fois, mon gars! J’espère! » Toute la classe politique s’en est émue.
Yves-François Blanchet, député de Beloeil-Chambly et chef du Bloc québécois, n’a pas digéré la décision du CF Montréal d’embaucher Sandro Grande. « Bien sûr, la nomination de Sandro Grande m’a choqué : j’étais un député et j’allais être ministre avec Pauline Marois, et cet homme se désolait que la haine et la violence n’aient pas prévalu. Que Mme Marois n’ait pas été assassinée. C’est très grave. Je ne suis pas, comme citoyen même si je suis un amateur de soccer, enclin à pardonner si facilement au CF Montréal sa volonté irresponsable de l’embaucher, même si des excuses vaseuses ont été présentées, tant par le coupable que par le club qui a changé d’idée, évidemment. »
M. Blanchet a voulu rattaché cet événement aux valeurs du sport au Québec où des entraîneurs de basket ont été accusés d’attouchements envers leurs joueuses, un spectateur d’un match de soccer a agressé un arbitre de 17 ans, des spectateurs, toujours dans le soccer, en sont venus aux mains contre une équipe, bagarres sur les patinoires… « Pour les parents dont les jeunes pratiquent des sports, la dernière année est inquiétante. À quelles valeurs les expose-t-on? Inconduite sexuelle des entraîneurs, banalisation de la violence, banalisation des agressions commises par des jeunes… Il faut, comme société, nous ressaisir. Il faut aussi que les gens ne se replient pas sur les réseaux sociaux comme exutoire à leurs vexations, sinon les réseaux sociaux deviennent rapidement une soupape de haine et d’invitation à la violence ou à l’intimidation. Nous vivons en démocratie. Soyons conscients de notre bénédiction. »
Un acte difficilement réparable
Les frasques sur les réseaux sociaux de l’entraîneur, viennent définitivement de nuire à son destin sportif qui semblait pourtant prometteur. Directeur technique des Étoiles de l’Est, club aujourd’hui fusionné avec l’AS Monteuil pour créer l’AS Laval, il a géré la politique de formation. Il a été l’un des premiers entraîneurs au Québec à négliger les résultats des matchs chez les plus jeunes afin de favoriser l’épanouissement de ces derniers. Plus tard, plusieurs talents ont germé afin de former de solides équipes dans le sénior AAA et des joueurs ont percé, comme Samuel Salter, aujourd’hui professionnel en Première Ligue canadienne.
Arrivé ensuite au FC Laval la saison dernière, il a créé des liens avec le CF Montréal afin d’amener des cadres de la franchise que sont Patrick Leduc, directeur de l’Académie, et Marinos Papageorgopoulos, directeur de l’Académie jeunes, aux entraînements et de les inviter à participer aux planifications annuelles et aux supervisions des séances. Il avait également une certaine connaissance de la PLSQ et des jeunes québécois. Il a déjà mené l’équipe de l’AS Laval durant une saison dans le semi-professionnel québécois (PLSQ).
Ses agissements semblent avoir compromis sa carrière dans le soccer de haut niveau au Québec.