Beloeil-Chambly : un défi de taille
Quatre candidats se sont présentés pour prendre la place du député sortant Yves-François Blanchet dans la circonscription Beloeil-Chambly pour les élections fédérales 2025. Un défi difficile à relever.
La circonscription de Beloeil-Chambly est-elle une place forte du Bloc québécois? La victoire sans appel d’Yves-François Blanchet, avec près de 50 % des voix, pourrait le confirmer.
Pourtant, ils sont quatre candidats à s’être lancés dans cette campagne d’élections fédérales, en commençant par Nicholas Malouin, qui a cru un moment pouvoir rivaliser avec le chef bloquiste si l’on en croit les sondages de début de campagne. Pour lui, la campagne s’est jouée sous un certain angle. « La campagne fut extrêmement spéciale dans des circonstances exceptionnelles avec Donald Trump, le président américain, qui a parlé durant tout ce temps. Les enjeux de cette élection étaient en premier lieu de devoir défendre notre souveraineté, nos familles et nos emplois. Pour cela, j’espère que les électeurs ont choisi un gouvernement libéral fort. »
C’est la première expérience en la matière pour cet homme de 45 ans, qui s’est impliqué pour la première fois en tant que bénévole en 2015. Il a su profiter de la vague libérale en enregistrant un résultat de plus de 30 %. Il fait d’ailleurs mieux que la précédente candidate libérale, Marie-Chantal Hamel, avec 23,4 % lors des dernières élections.
Résultat logique
Réunie à Isatis Chambly en ce soir d’élection, une partie de l’équipe du candidat libéral savait déjà avant la proclamation des résultats qu’Yves-François Blanchet gagnerait les élections. « Mais le Bloc québécois va perdre beaucoup de votes, souligne Michel Gareau, membre de l’équipe. Dans le contexte actuel, les gens ont compris qu’il faut faire front contre Donald Trump, le président américain. Ainsi, nous avons constaté durant notre campagne en porte-à-porte que les gens hésitants étaient ceux qui votent habituellement pour le Bloc québécois. Si le Canada devient le 51e État américain, il n’y a plus de Québec! Les gens en ont conscience. Lors des prochaines élections fédérales, Donald Trump ne sera peut-être plus là et les électeurs se tourneront à nouveau vers le Bloc. »
Nicholas Malouin battu, Michel Gareau justifie pleinement ce résultat sans accabler davantage son favori. « C’est la première fois que Nicholas se présente ici dans cette circonscription; il n’est pas encore assez connu. De leur côté, Yves-François Blanchet et surtout le Bloc québécois sont présents depuis plus de dix ans! Il est normal que la tendance ne se marque pas tout de suite. »
Une analyse que partage Zachary Grimard, gestionnaire des bénévoles libéraux pour la circonscription Beloeil-Chambly. « Cette fois, les gens vont voter pour l’idée que représente le parti libéral. On veut un Québec fort dans un Canada aussi fort. On est dans ce concept de double identité où la balance entre les deux est importante. De plus, nous avons vécu une campagne particulière, car elle était très courte. On a fait ce que l’on a pu en termes de communication en étant aussi réactifs que possible. »
Pour Pierre Ranga, autre bénévole des libéraux, l’influence de son parti s’est fait remarquer aussi par l’attitude de son adversaire. « On a vu Yves-François Blanchet en région bien plus souvent que lors des dernières élections fédérales. On a pu constater qu’il a aussi une certaine expérience des médias. Cela montre qu’il sait que les libéraux seront encore plus présents cette fois-ci. »
Autre locale du secteur, la représentante du NPD, Marie-Josée Béliveau, a essayé une deuxième fois de prendre la place d’Yves-François Blanchet. Après un essai en 2021, avec 8,5 % des voix, elle enregistre un résultat d’un peu plus de 3 % cette fois-ci. Son principal engagement est lié à l’environnement, elle qui est ethnogéographe et doctorante en anthropologie. À l’heure du dépouillement, Marie-Josée Béliveau n’était pas joignable, aux prises avec « une intoxication alimentaire ».
De l’expérience
Chez les conservateurs, Sylvain Goulet, bénéficiant de 40 ans d’expérience dans le domaine de l’assurance, a mis l’accent sur la baisse du fardeau fiscal durant cette campagne, à l’image de Pierre Poilievre, le chef de son parti. « Son engagement à rétablir la confiance des Canadiens dans les institutions publiques et à défendre la justice sociale, tout en encourageant la responsabilité individuelle, est un message qui me parle personnellement », explique le candidat du territoire Beloeil-Chambly.
Du côté du Parti populaire du Canada, Nicholas Manes, le représentant pour Beloeil-Chambly, s’est montré trop discret pour que l’on puisse en savoir plus sur lui.