Beloeil – Chambly : la parole à Marie-Josée Béliveau – NPD
Le 4 avril, la candidate Marie-Josée Béliveau, de la circonscription de Beloeil – Chambly pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), acceptait de répondre à nos questions dans nos bureaux.
Pourriez-vous vous présenter?
Je suis originaire de Chambly. Je connais très bien cette ville. J’ai encore beaucoup de famille dans la région. Je suis ethnogéographe. J’enseigne à Montréal, au collège Ahuntsic. Je suis aussi doctorante en anthropologie. Mes sujets de recherche sont en Amazonie. Je m’intéresse beaucoup aux questions environnementales et climatiques. Ce matin, j’étais avec des étudiants que l’on va amener en Amazonie, en novembre, pour la COP 30 sur les changements climatiques. J’ai traversé l’Amazonie en 2018. Cela a fait l’objet d’un film qui a été lancé au cinéma Beaubien en septembre dernier. Le titre est Amazonie, à la rencontre des gardiens et gardiennes de la forêt. On m’a suivie pendant trois mois pour rencontrer les gardiens et gardiennes de la forêt. Le film porte sur le travail que font ces personnes sur la protection de la forêt amazonienne. Je suis la personne qui sert de guide tout au long. C’est une région qui me passionne comme Chambly – Beloeil. Je m’intéresse beaucoup aux territoires, aux sociétés. Comment elles vivent avec leurs territoires. Étant originaire d’ici, je me sens interpellée, ayant vu notre territoire changer beaucoup. Je m’inquiète aussi de sa transformation dans les prochaines années. Oui, la transformation économique, c’est important, les emplois, mais je souhaite quand même une industrialisation harmonieuse avec notre territoire dans la protection notamment de la rivière Richelieu. J’ai 53 ans. J’ai vu cette transformation. Je suis arrivée à deux ans, à Chambly. J’ai grandi dans un champ et maintenant, c’est devenu la banlieue. Cela fait partie des choses normales, mais il faut avoir des remparts pour protéger l’environnement. La protection des paysages est importante.
Votre candidature est arrivée tardivement, pourquoi?
C’était clair que j’allais me présenter de nouveau pour cette élection. Mais j’étais en voyage à Barcelone avec mes étudiants. Cela a été très prenant. Et comme je suis aussi étudiante, j’étais en mi-session. Je ne suis revenue que le 8 mars. Mais c’était certain que je voulais me présenter.
Le NPD ne semble pas avoir les faveurs des sondages en ce moment. Pourquoi?
La situation au sud de nos frontières bouleverse tous les partis. C’est quelque chose de normal. Malgré tout cela, c’est important d’être là pour représenter le NPD dans la circonscription. Ce sont des valeurs auxquelles je crois profondément. Et il y a beaucoup de personnes dans la circonscription qui adhèrent à ces valeurs. Qui aimeraient être représentées. Même si nous avons des transformations politiques à cause de l’arrivée de Donald Trump, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’enjeux sociaux, locaux pour lesquels le NPD peut être un bon représentant. Je souhaite être dans la continuité de Matthew Dubé, qui a été élu dans la circonscription pendant deux mandats. Oui, il y a une situation politique qui est différente, mais c’est quoi, les valeurs que l’on veut apporter? C’est là-dessus que je me présente.
Aujourd’hui, l’unité derrière un parti au Canada ne semble-t-elle pas avoir pris le pas sur les idées des candidats?
C’est important d’être uni et de travailler en collaboration entre les différents partis. Je ne cache pas que je suis une indépendantiste, même si je me présente pour le NPD. Pour moi, c’est une question de valeur sur le plan du logement social, au chapitre de la protection des milieux naturels, à différents niveaux économiques, comme le coût du panier d’épicerie. Face à tous ces enjeux, ce qui se passe a beaucoup d’impact sur nous. Trump joue un grand rôle dans ces élections. C’est quelque chose que l’on voit au niveau mondial. Ceci dit, les individus d’un pays doivent être représentés au niveau local. Oui, il faut collaborer avec les autres partis, mais il faut pouvoir représenter les enjeux locaux.
Quelles sont vos priorités concernant la circonscription?
La question économique va prendre plus d’importance. On l’a vu avec l’industrie, comme Northvolt dans les dernières années. Toutes les passions qu’il peut y avoir autour d’un projet comme celui-là. Il y a des projets fédérateurs qui peuvent être très intéressants, mais il ne faut pas tout prendre. Il faudra être critique dans l’avenir, à la fois pour favoriser un développement économique harmonieux, des emplois locaux, intéressants et importants pour la population, tout en préservant l’héritage, par exemple, d’une rivière comme celle du Richelieu ou des boisés, ou encore en considérant l’aspect des changements climatiques. Pour moi, c’est quelque chose de très important. On voit qu’au sujet du Saint-Laurent, il y a plusieurs projets de développement qui se dessinent, comme le port de Contrecœur, qui aura des effets sur notre rivière ici. Pour moi, cette question-là, sur le plan du développement territorial, est importante. Puis, le fédéral a des rôles à jouer sur ce plan-là, que ce soit dans certains cas pour favoriser des industries ou, dans d’autres cas, pour protéger des espèces, protéger des boisés, donc s’impliquer dans la protection du milieu. Ce sera un enjeu de concilier ces éléments. Il y a aussi la question des changements climatiques. Même si on est au niveau très local, les changements climatiques nous affectent déjà et ils vont nous affecter encore plus dans l’avenir avec, encore là, le Richelieu qui subit des crues de plus en plus importantes. Cela affecte des résidents ici. C’est pour cela qu’il y a des choses à faire dans la question des changements climatiques, que ce soit au niveau de notre pays, mais aussi au niveau de notre localité pour protéger les résidents et les résidentes de Beloeil – Chambly. Un autre dossier très crucial, c’est le logement. Que ce soit par rapport aux locataires, mais aussi à l’accès à la propriété. On voit que cela devient de plus en plus difficile pour monsieur et madame Tout-le-Monde. Moi-même, je n’ai pas accès à la propriété, même avec un salaire de classe moyenne en étant enseignante. J’ai accès à un logement qui est très adéquat, mais il ne me permettrait pas d’accueillir une famille. Donc, pour moi, c’est un enjeu que j’ai senti en parlant avec les gens dans la circonscription. Il y a beaucoup d’inquiétudes par rapport à ça. Le logement social en fait partie, évidemment. En ce qui concerne le transport, nous avons eu beaucoup de transformations dans les dernières années. Il y a beaucoup plus d’automobiles dans notre circonscription, le trafic est lourd. Il y a aussi des transports publics, comme le REM, qui sont à parfaire et à ce sujet, il faut travailler à toutes les échelles pour pouvoir aider la population.