« Beaucoup à donner »
Serge Blanchard a pris sa retraite de la Sûreté du Québec et a embrassé une nouvelle carrière en aidant les jeunes à conduire. Une reconversion où il s’épanouit.
À 55 ans, Serge Blanchard ne se voyait pas à la retraite. « J’ai arrêté pendant un an après 32 ans de service à la Sûreté du Québec, dont cinq ans comme patrouilleur. Mais je compte sur la valorisation du travail et je veux être là pour les gens. »
Adopter un comportement
Depuis deux mois, l’ancien policier est moniteur à l’école de conduite Jasmil à Chambly, une profession qui lui permet encore d’être sur la route. « J’ai beaucoup à donner à la population. Je vois beaucoup d’infractions au Code de la route. Quand j’étais policier, je me plaçais dans un endroit discret pour intercepter les contrevenants. Aujourd’hui, je me fais dépasser aux intersections! C’est encore pire lorsque nous sommes au volant d’un véhicule d’une école de conduite! Si l’on pouvait faire l’expérience de mettre un policier assis à l’arrière d’une auto-école, les contraventions se multiplieraient. On a envie de réagir quand on voit ça. mais il faut donner l’exemple et ne pas être arrogant au volant. »
La loi, Serge Blanchard la connaît par cœur. C’est d’ailleurs assez pratique pour sensibiliser les jeunes afin qu’ils prennent conscience des enjeux encourus. « La distance de sécurité, le prix des amendes et les points d’inaptitude. Je peux leur citer ce qu’ils risquent. Neuf étudiants sur dix sont très nerveux et appréhendent, surtout lors des premières sorties! Mon travail est de les rassurer pour ne pas mettre de la pression. Mais si l’on ajoute un automobiliste derrière qui klaxonne, cela gâche tout et c’est désagréable pour tout le monde. »
Un environnement positif
L’incivilité au volant, Serge Blanchard la côtoie au quotidien. « Mais 95 % des gens sont très gentils. C’est seulement 5 % des automobilistes qui sont irrespectueux. Cela peut s’expliquer par de l’anxiété, des problèmes à la maison. Ce sont beaucoup de comportements variés. »
Néanmoins, l’ancien policier ne boude pas son plaisir à communiquer son expérience aux jeunes. « Ces étudiants veulent apprendre et c’est appréciable. On voit leur évolution, on est fiers d’eux. C’est ma paie. Le policier travaille dans un milieu où l’on peut retrouver de la misère ou des gens qui ne reconnaissent pas leurs fautes. Ici, c’est beaucoup plus positif. Je suis parti pour un cycle de cinq ans, mais je me vois bien continuer par la suite. »