Autocollants xénophobes à Chambly

Des autocollants xénophobes ont fait leur apparition à Chambly comme dans plusieurs autres villes au Québec. On pouvait y lire « Ils ne nous feront pas taire » ou encore « Minoritaires sur nos propres terres : jamais », tous signés de la Fédération des Québécois de souche (FQS).
Chambly n’est pas une exception à la vague d’autocollants anti-immigration qui voit le jour un peu partout au Québec. Le groupe qui se fait appeler la Fédération des Québécois de souche (FQS), un mouvement nationaliste qui regroupe 7 000 membres sur Facebook, a envoyé les 4 et 5 septembre plusieurs photos montrant leurs exploits dans différents lieux à Chambly.
La municipalité n’est pas la seule à voir ces messages xénophobes fleurir dans les endroits publics. Sherbrooke, Drummondville, Longueuil, Mont-Saint-Hilaire, Trois-Rivières, Montréal, Québec, et la liste n’est pas exhaustive, sont d’autres municipalités à devoir faire face à la problématique.
« C’est la première fois qu’une situation du genre est présente à Chambly. Je n’ai jamais vu ça », indique Denis Lavoie, maire de Chambly.
Les autocollants largement mis en évidence sur le site de l’organisation ont été collés sur les lieux gérés par Parcs Canada dans la ville. « Ces autocollants ne sont pas sur notre territoire. Nous les aurions enlevés immédiatement. Rien n’a été aperçu dans les rues de la ville et on va avertir nos agents pour qu’ils enlèvent ces autocollants s’ils en voient », d’ajouter le premier magistrat de Chambly.
Ces autocollants sont clairement identifiés comme appartenant à la FQS.
Parcs Canada à qui le Journal de Chambly s’est adressé, a mentionné qu’ils n’avaient vu aucun autocollant de ce genre autour du Fort- Chambly, sans savoir qu’ils étaient présents aux abords du canal de Chambly, près des écluses, un autre secteur que gère Parcs Canada dans la ville.
Après avoir été contacté par la Régie intermunicipale de police Richelieu-St-Laurent, l’ensemble des autocollants ont été enlevés ou recouverts. « Les actes de vandalisme ont touché les écluses 1, 2 et 3 ainsi que des installations au parc des Ateliers. Nous avons de suite collaboré avec les services de police locaux» , a signalé Simon Boiteau, gestionnaire des relations externes, unité des voies navigables pour Parcs Canada qui a souhaité précisé que « nos canaux sont ouverts au public et nous accueillons 200 000 visiteurs en milieu urbains chaque année. »
Une enquête en cours
La Régie intermunicipale de police Richelieu-St-Laurent a été informée par le Journal de Chambly de la présence de ces autocollants sur son territoire. « Nous avons constaté ces affiches et avons demandé aux propriétaires (Parcs Canada) de les retirer, ce qu’ils devaient faire », indique le sergent Pierre Tremblay.
Les faits ont été rapportés à la Sûreté du Québec et une enquête est en cours. Aucune plainte n’a été déposée pour l’instant. « Nous verrons si des règles d’affichage ont été respectées et si la teneur des propos est condamnable », de préciser le sergent Tremblay.

« Rien n’a été aperçu dans les rues de la ville et on va avertir nos agents pour qu’ils enlèvent ces autocollants s’ils en voient. » – Denis Lavoie

La FQS
Le groupe à l’origine de cet affichage sauvage participe à certaines activités de La Meute, un autre groupe xénophobe qui a fait parler de lui à Québec le 20 août lors d’une marche contre l’immigration. Lors d’un entretien avec Radio-Canada, le porte-parole de la FQS, Rémi Tremblay, explique que « ces collants font partie d’une campagne à l’échelle de la province pour dénoncer l’immigration massive qui mènera inévitablement à notre perte de statut majoritaire sur notre propre terre. C’est la raison pour laquelle de nombreux militants tant à Sherbrooke que dans d’autres villes ont diffusé nos collants ».
Il est possible de lire sur leur site : « Nous sommes un réseau d’hommes et de femmes, Québécois de souche, partisans du principe de l’union sacrée entre une terre et son peuple. Nous sommes nationalistes. Il n’est pas question de politicailleries partisanes, mais de la survie de notre peuple – de notre survie. Face à l’agression, nous sommes nationalistes ».
« Je ne peux pas croire qu’on ait ce message en 2017. Je serai le premier à combattre le racisme. Mais il faut faire attention, on parle de combien de personne qui agisse de la sorte? » de conclure M. Lavoie.