Autisme : des vacances pour tous
Les inscriptions aux camps de jour ont déjà commencé pour cet été à Chambly et ses environs. De son côté, Autisme Montérégie propose des formations pour les animateurs et les accompagnateurs afin qu’ils soient mieux outillés pour travailler auprès d’enfants aux comportements différents.
L’intégration des enfants autistes dans les camps de jour est au cœur des préoccupations d’Autisme Montérégie. Sur son site Internet, la Ville de Chambly propose aux parents de préciser si leur enfant a reçu un diagnostic particulier ou s’il a une éventuelle déficience au moment de l’inscription.
« C’est arrivé surtout dans le passé, mais encore aujourd’hui que des parents cachent la condition autiste de leur enfant, regrette Sophie Plaisance, responsable du partenariat et du développement à Autisme Montérégie. Ils ont peur qu’il soit refusé et ils croisent les doigts pour que tout se passe bien. »
Outils simples
Or, si un enfant autiste a bien évidemment le droit de participer aux activités comme tout le monde, des conditions particulières doivent être mises en place. « On veut aider les animateurs à bien gérer leur groupe d’enfants et cela passe d’abord par une bonne communication avec les parents, poursuit la spécialiste. Les animateurs sont souvent des jeunes qui ne connaissent pas ou peu l’autisme. On propose deux formations avant le début du camp de vacances pour que les accompagnateurs soient bien outillés.
Ce sont des solutions simples, car on sait très bien que ce n’est pas de l’encadrement spécialisé et que les responsables n’ont pas le temps de s’attarder sur un cas. Néanmoins, ces solutions peuvent très bien simplifier la vie de groupe et sa gestion. »
Sophie Plaisance assure qu’un enfant autiste peut très bien s’accommoder à la vie en groupe. « Il faut néanmoins respecter plusieurs conditions, précise-t-elle. Pour un enfant autiste, l’arrivée dans un camp de jour est similaire à une rentrée des classes. C’est un processus d’adaptation dans un environnement nouveau et il doit le comprendre. C’est un stress pour lui, mais contrairement à ce que beaucoup pensent, les enfants autistes veulent des contacts sociaux même si leurs intérêts sont différents. »
Expliquer des comportements
La formation permet de prévoir le comportement de jeunes autistes, qui peut porter à confusion. « Les gens veulent bien faire, mais ils peuvent être maladroits, car ils ne connaissent pas, poursuit Sophie Plaisance. Par exemple, on s’est rendu compte que certains autistes peuvent frapper d’autres enfants, car ils ont besoin de calme. Comme ils n’ont pas les mots pour expliquer leur ressenti, ils frappent quelqu’un afin d’être mis en isolement et ainsi accéder au calme. Ce n’est pas de l’agressivité, mais de la surcharge émotionnelle. D’autres vont fuguer au moment des chansons. Ce n’est pas une volonté de désobéir, mais ils se sentent agressés. On veut pouvoir expliquer ces comportements et quels besoins y intégrer. On recommande toujours de prendre des pauses sensorielles, car les enfants autistes ne peuvent pas sociabiliser aussi longtemps que les autres. Notre formation permet aux animateurs de savoir agir sur ce qu’ils vont observer. »