Au mauvais endroit

L’Association du mont Rougemont (AMR) rappelle aux adeptes de sports motorisés que le mont Rougemont est entièrement privé et qu’aucun sentier officiel permettant les loisirs motorisés ne le traverse.

La motoneige, le quad ou la moto sont particulièrement visés ici. En outre, sur le mont Rougemont, les schémas d’aménagement des MRC n’autorisent que les loisirs non motorisés et les règlements municipaux interdisent toute circulation sur les propriétés privées sans avoir la permission des propriétaires (de chacun des lots).

interpellez-vous des gens qui pratiquent du sport motorisé sur le mont? Une équipe dédiée au suivi des propriétés protégées s’active en été seulement pour interpeller ceux qui pratiquent du sport motorisé sur le mont Rougemont. « Ainsi, nos chances d’intervenir auprès d’utilisateurs sont minces », convient Pierre Pontbriand, coordonnateur de l’AMR. En hiver, l’équipe de bénévoles qui entretient les pistes de ski de fond ne rencontrerait que rarement des quadistes ou des motoneigistes « alors que des dégâts ont été faits sur les pistes. C’est donc très difficile d’intervenir directement auprès de ces « sportifs non autorisés » », ajoute M. Pontbriand. Certains propriétaires ont avisé l’AMR qu’ils sont intervenus. « Je dirais que nous en sommes ainsi informés environ deux ou trois fois par année », chiffre le coordonnateur de l’AMR.

Pris sur le fait

Pierre Pontbriand raconte qu’au cours des 10 dernières années, il y a eu quelques interventions directes du personnel de l’AMR. « Dans certains cas, les gens s’excusent avec toutes sortes de bonnes raisons. Ils se sont perdus, etc., et ils ont rebroussé chemin », relate-t-il. Il nuance toutefois qu’il y a également déjà eu « menace d’agression physique directe envers nos employés ». De là découlent des efforts d’ajouter de la signalisation qui demeure. Elle reste cependant à la discrétion des propriétaires.

Des propriétaires en motorisés

Le mont Rougemont est privé. Près de 350 propriétés privées composent le mont Rougemont dans les municipalités de Saint-Jean-Baptiste, Saint-Damase et Rougemont. Selon l’AMR, parmi les propriétaires, certains y feraient du sport motorisé sur le mont. « En gros, ils utilisent les quads pour effectuer du travail. Certains ont de grands enfants qui, eux, n’hésitent pas à en faire », révèle Pierre Pontbriand. Utilisent-ils l’argument qu’ils sont propriétaires et qu’ils ont le droit? « Nous en discutons peu. Mais oui, en gros, il y a toujours eu une certaine tolérance entre les propriétaires, mais de moins en moins envers ceux qui viennent de l’extérieur », complémente l’homme, qui souhaite sensibiliser la population à travers, notamment, des bulletins internes, les réseaux sociaux et la signalisation. « Il s’agit d’abord et avant tout d’une question de respect envers les propriétaires et les organisations de ces types de loisirs, soutenues généralement par des bénévoles, et de protéger la nature si fragile », résume le coordonnateur de l’AMR.

Rôle de la Ville

« Nous avons déjà tenu des rencontres avec les élus. Rougemont et les deux autres (municipalités) ne font absolument rien », laisse entendre Pierre Pontbriand. Guy Adam, maire de Rougemont depuis novembre 2021, stipule qu’il n’y a pas eu de rencontres tel qu’il est décrit. « À ma connaissance, il y en a eu une, il y a quelques années, à laquelle j’ai assisté comme propriétaire. Sauf quelques incidents isolés, il n’y a pas eu, depuis, d’événements à Rougemont qui auraient justifié une telle rencontre », explique le premier magistrat de la Ville. Il renchérit en disant faire appliquer le règlement municipal si des plaintes sont rapportées aux autorités municipales ou s’il y a constat de manquements significatifs. « Nous n’avons reçu aucune plainte récemment. Si une plainte nous était rapportée, nous communiquerions avec la Sûreté du Québec afin que la réglementation soit appliquée dans la mesure du possible. Il semble que le problème décrit est plus présent du côté de Saint-Damase que de Rougemont », termine le maire rougemontois.