Chambly : au conseil d’administration de décider

Le conseil d’administration (CA) du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) votera à savoir si la nouvelle école primaire de Carignan (NEC) accueillera la cohorte de première secondaire en guise de solution temporaire au manque d’espace de l’école secondaire de Chambly (ESC).

Le 13 mai, les élèves et les parents de Chambly et de Carignan sauront à quoi s’en tenir. Le CA du CSSP passera au vote et tranchera le débat. Le groupe de 15, composé de membres de la communauté, de membres du personnel et de parents, a le pouvoir d’actualiser le scénario envoyant la cohorte de première secondaire à la NEC pour pallier le manque d’espace à l’ESC.

« Il évaluera l’ensemble des informations dont il dispose pour prendre sa décision », indique Luc Lapointe, directeur général du CSSP. Rappelons qu’une première solution avait été proposée initialement, soit celle d’implanter un double horaire à l’ESC. Cette option permettait de garder tous les élèves sous le même toit, à Chambly. Les membres du Syndicat de Champlain ont refusé cette proposition. Envoyer la cohorte de quatrième secondaire à Mont-Bruno demeure aussi un scénario viable pour le CSSP.

Une seule année scolaire?

Le retard du financement qui permettrait de remettre aux normes l’ancien bâtiment de l’ESC est la cause de cette polémique. Il n’a été accordé qu’en mars dernier, décalant les travaux. Le CSSP soutient que la solution temporaire d’envoyer la cohorte de première secondaire à la NEC ne devrait être en place que pour une seule année. Lors de la séance d’information du 29 avril, organisée par le CSSP, des parents ont demandé au DG de s’engager fermement à ce sujet. « L’engagement que je prends, c’est de faire en sorte que ces travaux-là puissent se dérouler le plus rapidement possible. L’échéancier final se fait une fois que l’entrepreneur est connu. Je ne peux pas m’engager pour une information qui n’est pas disponible actuellement », s’est positionné Luc Lapointe. Le CSSP ira en appel d’offres dans la semaine du 12 mai pour trouver ledit entrepreneur.

Parents mécontents

Pendant la rencontre informative, le CSSP a exposé sa logistique entourant la cohabitation prévue entre petits et grands. Si certains parents favorisent cette solution à l’enjeu d’espace de l’ESC, d’autres ne digèrent pas de voir arriver la cohorte de première secondaire à l’école primaire. « Je sens que nos droits de parents n’ont pas été écoutés. Trop de points demeurent hypothétiques relativement aux prochaines années », estime Caroline Caralexidis, maman du secteur de la NEC.

Le conseil d’établissement (CÉ) de la NEC avait pris position, le 11 février, devant l’éventualité qu’atterrisse la cohorte de première secondaire à son école. Charles-Antoine Godue-Faucher, président du CÉ, révèle que le groupe était en défaveur. À l’issue de la rencontre d’information du CSSP, des « préoccupations demeurent », dont celle de respecter le délai d’une seule année. Le CÉ est allé en consultation auprès de l’ensemble des parents de l’école. Il aura le pouls global et verra s’il tient sa position initiale. 

Avocats impliqués

Le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) a reçu un message de la part du cabinet d’avocats Grey Casgrain s.e.n.c., sollicité par des parents contrariés de la NEC. Il y est notamment question « d’irrégularité administrative » qui ne se conformerait pas à la Loi sur l’instruction publique (LIP). Le Cabinet demande entre autres au MEQ « d’intervenir d’urgence auprès du CSSP afin de suspendre toute mise en œuvre du scénario tant qu’une véritable consultation conforme à la LIP n’aura pas été réalisée ». Dans l’éventualité où aucune mesure corrective ne serait prise, le Cabinet se réserve « tous recours appropriés, y compris devant les tribunaux compétents, afin de faire respecter les droits des parents et des élèves touchés par cette décision ». Au moment d’écrire ces lignes, le MEQ n’avait pas répondu aux questions du journal à ce sujet. Le CSSP a été mis en copie conforme quand le cabinet a envoyé son message au MEQ. « De notre côté, on a validé notre interprétation de la démarche que l’on fait. Selon nos validations, on est conformes à la disposition prévue à la LIP », termine le DG du CSSP.