Montérégie : attribution d’heures de glace insuffisante pour le hockey féminin
La saison dernière, l’Association de hockey féminin du Richelieu (AHFR) a noté un ratio sous le seuil attendu pour le temps de glace attribué aux filles.
Dans son rapport annuel 2024, l’AHFR révèle que certaines associations de hockey mineur n’ont pas fourni suffisamment de temps de glace en fonction du ratio d’inscriptions des jeunes filles. Le ratio prévoit une attribution de trois heures par joueuse. Dans certains cas, il est bien en deçà, avec des ratios de moins de deux heures par athlète. « Par contre, nous avons noté une amélioration cette année en comparaison à l’année précédente », remarque tout de même l’AHFR. Selon les données du rapport, à l’Association du hockey mineur (AHM) de Chambly, ce sont 2,2 heures de glace qui ont été attribuées par joueuse. De son côté, l’AMH Rouville a alloué 1,2 heure par joueuse.
Organisation complexe
L’AHFR soutient que la gestion des glaces est l’un des sujets les plus complexes pour une organisation régionale ayant des activités dans des ligues provinciales. La coordination avec un très grand nombre d’intervenants rend la tâche ardue. « Heureusement, notre céduleur, Louis Bouthillier, a de bonnes relations avec les AHM de la région », souligne l’AHFR.
Du temps de mauvaise qualité
L’AHFR affirme que plusieurs de ses membres ont encore la perception que le hockey féminin se voit attribuer des heures de « mauvaise qualité », c’est-à-dire des heures non désirées par les AHM masculines. « Plusieurs parents croient que l’on attribue des heures au féminin après avoir utilisé le maximum pour le masculin », met en reflet l’AHFR.
De rares disponibilités
L’an dernier, même si l’AHFR avait prévu du budget pour acheter du temps de glace additionnel, un très petit volume d’heures de glace a pu être ajouté. Les infrastructures ont déjà des contrats avec des clients existants. Ceux-ci ont priorité. « Nous devons faire l’achat de glaces additionnelles, dans les rares arénas où il y a des disponibilités de glace », avance Alexandre Beaudoin, gouverneur des Remparts du Richelieu. Ces coûts sont importants, car il n’y a aucune subvention pour ces achats. « On doit établir des collaborations avec les rares AHM qui ont un peu de glace en extra », ajoute le premier vice-président hockey de l’AHFR. Cette solution a pour conséquence que les joueuses doivent parfois s’entraîner un peu plus loin de la maison.
Sensibiliser les AHM
Alexandre Beaudoin dit tenter de sensibiliser les AHM dans le but d’obtenir leur appui et d’augmenter le ratio d’heures allouées au féminin. « Nous faisons aussi des démarches auprès des villes pour obtenir des attributions de glace équivalentes au masculin, et des attributions directement à notre association, pour éviter les intermédiaires qui peuvent parfois créer des délais », complète-t-il.
Une croissance expliquée
En 2023-24, l’AHFR a connu une croissance de 10,8 % alors qu’environ 620 filles se sont inscrites. L’ascension se poursuit, alors que près de 700 joueuses s’alignent pour la saison 2024-25.
L’AHFR explique cette croissance par la visibilité de plus en plus importante du hockey féminin collégial et universitaire, et l’arrivée de la nouvelle ligue professionnelle de hockey féminin. « C’est aussi en grande partie par les efforts de recrutement, qui, dans notre région, sont appliqués en continu avec une variété de programmes pour répondre aux besoins des jeunes filles », considère l’AHRF.
Dans les dernières années, l’AHFR avait émis l’hypothèse que la rétention des filles au hockey était supérieure lorsqu’elles jouaient dans une équipe féminine plutôt qu’avec les garçons. « Cette année, nous avons analysé les données d’inscription de la saison 2019-2020 à la saison 2023-2024 et nous avons maintenant confirmé cette hypothèse », résume l’organisme.
L’exercice financier de la saison dernière de l’AHFR a révélé des revenus de 361 000 $, contre des dépenses de 351 000 $. Parmi les dépenses, les redevances allouées à Hockey Québec et à Hockey Richelieu s’élèvent à un peu plus de 43 000 $.