Arrestation du candidat péquiste Christian Picard
CHAMBLY. S’opposant à la destruction de la maison Boileau, aujourd’hui à Chambly, Christian Picard, candidat à la dernière élection générale dans la circonscription de Chambly pour le Parti québécois, a été arrêté par les policiers.
Le candidat des dernières élections provinciales s’était positionné, comme plusieurs citoyens, sur le terrain de la maison Boileau pour protester contre sa démolition qui a débuté le jeudi 22 novembre vers 7 h. Il a été le seul à ne pas répondre à l’avis d’éviction lancé par le directeur général de la Ville, qui a demandé à toutes les personnes présentes sur les lieux de quitter l’endroit afin que les travaux de démolition continuent.
Seul M. Picard a motivé sa volonté de rester en place pour « protéger le patrimoine culturel de ma ville » a-t-il affirmé à plusieurs reprises aux autorités. Alors que les citoyens ont évacué les lieux après y avoir été invités, M. Picard a été escorté par les policiers et arrêté pour intrusion sur un terrain privé.
Le moment de l’arrestation
Très ému par la situation, M. Picard avait indiqué sur les réseaux sociaux qu’il resterait à proximité de la maison Boileau et qu’il faudrait l’y déloger. « Je suis en colère! C’est notre patrimoine, c’est notre histoire qu’on veut faire disparaître et moi, je ne laisserai pas faire ça », avait-il indiqué au Journal de Chambly sur les lieux.
Il n’a pas hésité à comparer sa cause à celle de Joseph-Octave Dion, un journaliste et conservateur de monuments historiques qui a travaillé au 19e et au début du 20e siècle à la restauration du fort Chambly sans jamais l’abandonner. « Grâce à lui, aujourd’hui le fort Chambly est le symbole de la Ville. Après le fort Chambly, il y a la maison Boileau », de signaler M. Picard.
Intrusion sur un terrain privé
Le capitaine de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, Sylvain Lachapelle, a rappelé que la résidence appartenait à la Ville et que M. Picard n’avait aucun moyen légal en sa possession pour empêcher la démolition. Il a ainsi procédé à l’arrestation de ce dernier sur la demande du directeur général de la Ville pour intrusion sur un terrain privé.
Après l’arrestation et l’évacuation des citoyens, la démolition a repris.
Contacté en soirée par le Journal de Chambly, M. Picard a indiqué qu’il serait entendu en janvier devant le tribunal. « Je suis assez confiant, mais je compte bien me défendre. J’ai reçu l’interdiction d’approcher du bâtiment à moins de 50 mètres, une condition que je compte respecter, car il ne reste plus rien de la maison Boileau. J’aimerais avoir une intervention de la ministre de la Culture sur cette démolition. Si j’ai à lui demander quelque chose, ce serait d’identifier une partie de Chambly comme un site patrimonial, comme pour La Prairie. »